Origine et histoire de la Maison des Templiers
La maison dite des Templiers est un édifice civil roman situé à l'angle de la rue du Traîneau et de la rue du Puits-de-l'Ange à Beaugency (Loiret, Centre-Val de Loire). Son appellation n'est justifiée par aucune source documentaire. D'après le type des chapiteaux à feuilles lisses des baies de l'étage, elle remonterait sans doute au milieu du XIIe siècle et constitue la plus ancienne maison de Beaugency. Elle est traditionnellement attribuée aux Templiers, mais rien n'étaye cette hypothèse. L'étage sur rue présente des arcades jumelées en plein cintre, décorées de bâtons brisés et reposant sur des colonnettes à chapiteaux ornés de feuilles lisses ; les arcs en plein cintre et les chapiteaux portent un décor sculpté. Au rez-de-chaussée, des arcades existaient encore au XIXe siècle, mais quatre d'entre elles furent supprimées vers 1850 pour l'aménagement d'une devanture de magasin. Des aveux de 1601 et 1764 indiquent que la maison s'ouvrait par cinq boutiques et autant de portes. L'intérieur a été profondément transformé ; l'étage est desservi par un escalier en vis vraisemblablement édifié lors des remaniements de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle. En bas de l'escalier droit menant à la cave de la maison contiguë se conserve l'amorce d'un escalier en vis de plus petit rayon, peut-être roman, qui ne desservait apparemment que la cave du 3 rue du Traîneau. Il ne semble pas qu'il y ait eu de cave sous la partie romane encore existante. À la suite d'une des transformations, le développement de la maison a été limité approximativement à la hauteur de la cave. Sur le plan cadastral de 1828, la maison se prolongeait au nord au-delà des limites actuelles, ce qui pourrait indiquer qu'elle était plus longue avant le bombardement de 1944 qui en aurait réduit la longueur. La partie située aujourd'hui au 3 rue du Traîneau conservait après la guerre une cheminée de la fin du XVe ou du début du XVIe siècle et une peinture murale du début du XVIe siècle représentant une nef entourée d'une forêt schématisée peuplée d'animaux, représentation liée à la découverte du Nouveau Monde. Sur la face ouest, en retour de cour, de ce bâtiment partiellement détruit et reconstruit subsistent des vestiges médiévaux : une porte et une demi-croisée horizontale surmontées d'un larmier retombant sur des culots sculptés attribués à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. Il n'est donc pas impossible que la parcelle de 1828 résulte de l'addition de deux bâtiments d'époques différentes appartenant à des propriétaires distincts ; un dessin de 1895 d'Abel Adam montre en effet que l'édifice prolongeant la rue du Traîneau était plus élevé que la construction du XIIe siècle. Dans cette hypothèse, le petit escalier en vis aurait été situé à l'intérieur du bâtiment roman, près du pignon arrière de la maison primitive, mais il ne permettait d'accéder qu'à la cave creusée sous le bâtiment du 3 rue du Traîneau. L'escalier droit d'accès à la cave, présent dans la partie romane et passant devant l'ancien escalier en vis, remonterait très vraisemblablement à la fin du Moyen Âge. La façade sur rue est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 7 juin 1919 ; le reste de l'édifice ainsi que la maison contiguë sont inscrits par arrêté du 22 décembre 2006. L'accès actuel se fait par la rue du Traîneau.