Maison des Têtes de Valence dans la Drôme

Patrimoine classé Maison classée MH Maison des Têtes Bâtiment Renaissance

Maison des Têtes de Valence

  • 57 Grande-Rue
  • 26000 Valence
Maison des Têtes de Valence
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Crédit photo : Morburre - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e quart XVIe siècle

Patrimoine classé

Maison des Têtes : classement par arrêté du 19 mai 1944

Origine et histoire de la Maison des Têtes

La Maison des Têtes est un hôtel particulier du XVIe siècle situé au 57 Grande Rue, près de la place des Clercs, dans le Vieux Valence (Drôme). Elle abrite la Maison du Patrimoine (CIAP) du service Pays d'art et d'histoire de Valence Romans Agglo. Sa façade richement sculptée marque la transition du gothique flamboyant à la Renaissance et lui a valu son nom en raison des nombreuses têtes qui l'ornent. Les sculptures représentent notamment les vents, la Fortune, le Temps et des allégories de la théologie, du droit et de la médecine, tandis que le corridor présente des bustes inspirés d'empereurs romains. La demeure a été édifiée entre 1528 et 1532 par Antoine de Dorne, professeur à l'Université et consul de Valence, qui aurait décidé de sa construction à son retour d'Italie. À sa mort en 1551, elle passa à son fils François, conseiller au Parlement du Dauphiné ; à la fin du XVIe siècle, elle revint par alliance à Barthélémy de Marquet, qui acheva les décors et fit ouvrir trois portes sculptées sur le jardin, dont l'une est conservée au musée d'Art et d'Archéologie de Valence. La maison resta dans la même famille jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. En 1794, pendant la Terreur, elle fut confisquée et vendue comme bien national à Madeleine Vernet, puis transmise à son fils Joseph Marc Emmanuel Aurel, appelé par Bonaparte comme imprimeur en chef de l'Armée d'Égypte. Classée au titre des monuments historiques en 1944, elle changea plusieurs fois de mains au XIXe siècle et demeura un bien privé jusqu'à son acquisition par la ville de Valence en 1980. L'édifice se compose de quatre corps de logis articulés autour d'une cour carrée qui apporte lumière et circulation ; autrefois, des écuries et un jardin occupaient les côtés de l'ensemble. La façade sur la Grande Rue mêle éléments gothiques flamboyants — larmiers cordés, fenêtres à faisceaux de moulures, figures fantastiques rampantes, motifs feuillagés et gâbles découpés — et motifs de la Renaissance italienne, comme neuf médaillons au rez-de-chaussée, quatre têtes des Vents et deux statues de demi-grandeur encadrant les ouvertures du premier étage (à gauche la Fortune, à droite le Temps). À la fin du XVIIIe siècle, un arc de boutique a été percé au rez-de-chaussée, supprimant les trois ouvertures précédentes ; seule subsiste la porte d'entrée qui ouvre sur le corridor, de style pleinement gothique et munie d'une menuiserie Louis XIV. Le corridor reproduit le langage décoratif de la façade : voûte sur croisées d'ogives et clefs pendantes d'inspiration gothique, enrichies de bustes en médaillon inspirés d'empereurs romains et de culots sculptés représentant des putti tenant des écus. La cour intérieure, volontairement hors proportion pour mettre en valeur la richesse du propriétaire, adopte une composition plus sobre et concentre la distribution entre les corps de logis via un escalier à vis et des galeries fermées. L'escalier, intégré au corps du bâtiment plutôt que logé dans une tour saillante, présente une accolade ornée d'un écu couché et dessert directement les quatre corps principaux ou par l'intermédiaire de trois galeries. Une galerie voûtée sur croisées d'ogives donne accès à deux portes ; l'une, la plus décorée, ouvre sur l'ancienne salle basse soutenue par un pilier central et ornée de deux clefs pendantes. Cette salle réunit quatre pères de l'Église — saint Augustin, saint Grégoire le Grand, saint Jérôme et saint Ambroise — qui, avec de petites figures sous les fenêtres, constituent les dernières têtes sculptées ayant valu leur nom au monument. Les restaurations, menées depuis 1960 sous la direction de l'architecte en chef des monuments historiques avec le concours d'entreprises spécialisées, ont été financées par la ville de Valence, le département de la Drôme et l'État. La molasse, matériau principal de construction, est particulièrement sensible aux fissures et à la désagrégation sous l'effet de l'érosion et de la pollution, ce qui a imposé l'emploi de techniques variées de conservation : imprégnation pour consolider les altérations superficielles, ragréage pour purger et recouvrir les parties détériorées par un mélange de pierre et de mortier ensuite taillé, et remplacements ponctuels par « reprise en tiroirs » utilisant notamment du grès des Vosges pour recréer les parties manquantes en respectant le vocabulaire décoratif de l'édifice. Une convention signée en 1983 entre la ville et la Caisse nationale des monuments historiques a permis la création et le soutien du service municipal Valence Ville d'Art et d'Histoire, logé aujourd'hui dans la Maison des Têtes, qui accueille également le service départemental de l'Architecture. La restauration inscrite dans le schéma directeur de préservation et de valorisation du patrimoine de la ville a bénéficié d'un programme de travaux soutenu par des mécènes, dont Eurovia Vinci, Dala Agence Valence Romans, le Groupe Alizon, la Fondation du Crédit Agricole - Pays de France et la Fondation du patrimoine, pour des interventions menées d'octobre 2017 à mars 2018. Le bâtiment abrite une exposition permanente intitulée « Valence, Ville d'Art et d'Histoire », qui retrace l'évolution de la cité depuis la Valentia médiévale jusqu'à nos jours et présente des maquettes de monuments valentinois, notamment la cathédrale Saint-Apollinaire.

Liens externes