Origine et histoire de la Maison des Vieux Hommes
La Maison dite des Vieux Hommes est située à Lille, au 49 rue de Roubaix, également connue comme 4 place Saint-Hubert depuis la création de cette place, conséquence du prolongement de la rue des Canonniers et de la destruction en 1986 des maisons entre cette rue et la rue Saint-Hubert. Construite en 1624, elle a été inscrite à l'inventaire des monuments historiques le 18 août 1944. Elle constitue le dernier vestige de l'ensemble hospitalier Saint-Charles Borromée, destiné à abriter des « pauvres anciens hommes qui ne peuvent plus gagner leur vie ». Sa fondation s'inscrit dans le mouvement de création d'établissements charitables au XVIIe siècle à Lille. En 1623, une première donation de Marguerite du Hot, veuve de Jehan Mahieu, ancien membre du Magistrat et ministre général des pauvres, permit de donner corps au projet d'un établissement pour hommes âgés sans ressources. La première pierre fut posée le 3 juillet 1624 en présence de l'évêque. De nombreuses donations ultérieures permirent la création d'une quinzaine de lits jusqu'en 1640, puis de cinq lits supplémentaires jusqu'en 1679. L'hôpital Saint-Charles Borromée, dit des Vieux-Hommes, ferma en 1797 et ses activités furent rattachées à l'Hospice Comtesse. À la fin des années 1950 et au début des années 1960, l'élargissement de la rue des Canonniers et l'aménagement du boulevard Carnot entraînèrent la destruction du corps de bâtiment principal à cour carrée, autrefois longé au nord par le canal des Vieux-Hommes. Il subsiste aujourd'hui seulement deux bâtiments édifiés le long de la rue de Roubaix, situés aux 2 et 4 place Saint-Hubert. La maison du 4 place Saint-Hubert, généralement désignée comme le logement du directeur, fut restaurée dans les années 1980. La façade de la maison présente cinq travées et un étage; elle repose sur un soubassement de grès et est construite en brique, avec encadrements de fenêtres, moulures et reliefs en pierre calcaire. Un cordon-larmier court au-dessus des fenêtres à arc cintré aux deux niveaux; le sommet de chaque arc est marqué par une clé saillante qui se prolonge vers le bas jusqu'à la baie et vers le haut jusqu'à un disque. La frise est ornée de bas-reliefs en pierre sculptée figurant des cartouches à motifs végétaux et anthropomorphes. Premier témoignage du style Renaissance flamande qui s'épanouira une trentaine d'années plus tard avec la construction de la Vieille Bourse, la maison porte les premiers signes connus de l'installation d'ornements sur les façades lilloises. Le dessin de ces reliefs serait directement inspiré de gravures de Jacques Franquart publiées à Bruxelles en 1622, et leur emploi résulterait de l'installation d'artisans belges dans la ville. Le site est desservi par la station de métro Gare Lille-Flandres.