Origine et histoire 
La maison dite de Sainte-Anne, située à Montluçon (Allier), est une demeure de marchands aisés datée du XVe siècle. Elle apparaît au terrier des ducs de Bourbon sous le nom de Pinon Perron, désignant la femme d’Olivier de Beaumanoir, bourgeois et marchand. Le terrier de 1681 la décrit comme « trois maisons jointes ensembles sous un mesme frais », comprenant trois chambres hautes, greniers, deux boutiques et leurs arrière-boutiques, trois celliers et une cave. À cette date, elle est en copropriété entre Nicolas Berthet, marchand apothicaire, les trois fils d’Antoine Preschonnet et de Marie Pelletier, et Guillaume Buglet, praticien en droit. À l’angle de la Grand’rue et de l’actuelle rue Sainte-Anne se trouve depuis longtemps une niche à statue qui a donné son nom à la rue et à la maison. L’édifice, dont les deuxième et troisième niveaux sont en encorbellement, présente deux angles en pierre de taille interrompus par de gros corbeaux, une porte et une devanture. Au premier niveau, ces ouvertures sont surmontées d’une grosse poutre en bois supportant des colombages en X placés sous les trois fenêtres du premier étage ; le troisième niveau offre un colombage rectangulaire. Le pignon est couronné d’un arc ogival reposant sur des doubles corbeaux et inscrit dans le triangle formé par le toit à deux pans et le mur. La façade longitudinale conserve une lucarne à accolade du XVe siècle, une porte avec pilastre et imposte sur le linteau — peut‑être du XVIe siècle — et une fenêtre au chambranle chanfreiné. La maison est partiellement inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 11 mars 1935 ; la façade et la toiture sont protégées.