Maison dite Ecole d'architecture à Volvic dans le Puy-de-Dôme

Maison dite Ecole d'architecture

  • 63530 Volvic
Maison dite Ecole darchitecture
Maison dite Ecole darchitecture
Maison dite Ecole darchitecture
Maison dite Ecole darchitecture
Maison dite Ecole darchitecture
Maison dite Ecole darchitecture
Crédit photo : Sylenius - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIe siècle

Patrimoine classé

arcature romane du pignon : classement par arrêté du 18 mai 1908

Origine et histoire

La maison dite "École d'architecture" accueillait la formation des tailleurs de pierre et des métiers liés à la lave. Le pignon présente une triple arcature encastrée dans la maçonnerie, composée de trois linteaux juxtaposés en demi‑cercles surmontés d'une moulure; l'arcature centrale est séparée des deux autres par une colonnette dotée d'une base et d'un chapiteau. L'École départementale d'architecture de Volvic (EDAV) a été créée en 1820 par le comte Gilbert Joseph Gaspard Chabrol‑Volvic. Elle a assuré, en formation initiale et continue, l'enseignement des métiers de la lave : tailleur de pierre, graveur, sculpteur et émailleur sur lave. C'est le seul établissement en France à proposer une formation d'émaillage sur lave sanctionnée par une certification homologuée (RNCP). Installée dans les anciens bâtiments du prieuré clunisien et du presbytère médiévaux, l'école connut des débuts marqués par le manque de locaux, de matériel et de financements. Malgré le soutien initial de Chabrol et l'obtention d'une subvention pour l'équipement, la municipalité se conformait au minimum légal, ce qui provoqua des tensions et conduisit au départ de Chabrol en 1829 et à la démission du premier directeur, Jean‑Baptiste Roger. Après plusieurs remplacements controversés, dont l'incident lié à un instituteur nommé Pacros puis la nomination de François Guillaume en 1832, l'établissement resta en proie à des difficultés financières et pédagogiques. En 1840, face à l'extrême indigence des locaux et du mobilier, Guillaume quitta la direction; l'enseignement reprit ensuite sous la direction d'un jeune normalien, Duranton, et le département prit à sa charge le financement des cours de dessin. La gestion fut ensuite confiée à des congrégations religieuses : les Frères de la Croix (1850‑1855), dont l'action fut critiquée pour la faiblesse des enseignements, puis les Frères de la Doctrine Chrétienne (1855‑1880). Sous ces derniers, l'école bénéficia d'une rénovation des façades et de l'aménagement de nouvelles salles grâce à une subvention préfectorale, avec la création d'un musée et de logements pour le directeur et les frères. Frère Arthème Claude développa une pédagogie dite "École Pratique de Construction" qui permit de relever les effectifs, mais la progression de la laïcisation et les évolutions municipales entraînèrent le départ des frères en 1880. À partir de 1878, l'école d'architecture fut administrativement séparée de l'école communale et placée sous direction laïque; les locaux restèrent néanmoins partagés et insuffisants. Les années qui suivirent connurent des directeurs alternant réformes et défaillances, jusqu'à la nomination en 1894 de Joseph Berthelay, qui restaura l'ordre et la réputation de l'établissement. Berthelay réorganisa l'enseignement théorique et pratique, recréa le poste de professeur de dessin et obtint des inspections régulières, stimulant la progression des effectifs. Sous sa direction l'école participa avec succès à de grandes expositions régionales et nationales et obtint plusieurs récompenses. La Première Guerre mondiale interrompit ces succès mais permit aussi d'orienter des travaux d'élèves vers le thème des monuments aux morts, utile aux industries locales de la pierre. Dans l'entre‑deux‑guerres l'établissement connut une consécration lors de grandes expositions, et Berthelay fut décoré de la Légion d'honneur. La crise économique des années 1930 fragilisa l'école, et à son départ à la retraite en 1936 l'institution était déjà affaiblie. En 1937 la tutelle passa des Beaux‑Arts à l'enseignement technique; après la Seconde Guerre mondiale les effectifs remontèrent et la création d'un CAP de tailleur de pierre en 1950 contribua à la conservation des savoir‑faire. Faute d'embauche industrielle, l'école dut compter sur l'engagement de quelques enseignants pour assurer sa survie. En 1972 l'établissement adopta une structure associative et devint le Centre départemental des arts et traditions des métiers de la pierre, élargissant ses activités aux métiers d'art tout en maintenant des formations autour de la pierre. Les années 1980 virent le retour de formations qualifiantes à temps plein grâce à une augmentation des crédits. En 2009 l'EDAV est devenue l'IMAPEC (Institut des Métiers d'Arts de la Pierre et de la Construction), géré par l'association Traces de pierre, qui conserve la vocation originelle d'enseignement des métiers de la pierre. L'édifice a été classé au titre des monuments historiques en 1908. La maison conserve ainsi une double identité : patrimoine architectural, avec son pignon à arcature, et lieu vivant de transmission des savoirs liés à la pierre et à l'émail sur lave.

Liens externes