Maison dite Maison Joséphine à Croissy-sur-Seine dans les Yvelines

Maison dite Maison Joséphine

  • 78290 Croissy-sur-Seine
Maison dite Maison Joséphine
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Maison dite Maison Joséphine
Crédit photo : Moonik - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

2e moitié XIXe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. AH 138) : inscription par arrêté du 7 février 1974

Origine et histoire

La maison dite "Maison de Charité" faisait partie d’un programme qui comprenait la construction, en 1852, d’une école financée par les dons du marquis d’Aligre et réalisée sous la direction de l’architecte communal Fauconnier et du maître maçon Régulard, de Versailles. Ce projet prévoyait, outre l’école, une maison de charité dotée d’un logement pour les sœurs de la congrégation de Saint Vincent de Paul. La maison de charité fut supprimée en 1888. Par définition, une maison de charité est un établissement religieux — hôpital ou hospice — destiné à accomplir des œuvres de bienfaisance. Du Moyen Âge au XIXe siècle, hospices et maisons de charité ont accueilli pauvres, orphelins et pèlerins, souvent gérés par des confréries, des fabriques paroissiales ou des congrégations religieuses comme les Filles de la Charité et les ursulines. Ces structures s’organisaient au niveau paroissial en bureaux de charité, ancêtres des centres communaux d’action sociale, et ont contribué à l’évolution vers les hôpitaux publics. Au Moyen Âge, les établissements hospitaliers assumaient à la fois l’accueil des voyageurs et des sans‑abri et des soins plus durables aux malades, aux femmes en couches et aux orphelins ; les maisons de charité relevaient de cette seconde fonction. Dans la pratique, hospices et maisons de charité formaient souvent une même structure et recevaient indistinctement malades, pauvres et pèlerins qualifiés de « pauvres du Christ », dont l’assistance relevait d’une conception religieuse du salut et de la cohésion sociale. Les soins physiques y étaient généralement rudimentaires : le personnel laïc ou religieux assurait l’hébergement, la nourriture, le chauffage et parfois des vêtements, tandis que la priorité était donnée aux soins de l’âme, prodigués par les clercs et la confession. Le XIIe siècle a vu s’instaurer des règles distinguant les fonctions spirituelles et médicales, réservant largement l’exercice de la médecine aux laïcs, exception faite des infirmeries monastiques. Les maisons de charité dépendaient en grande partie de revenus fonciers, de rentes et de donations, et leur survie reposait sur une économie du don matérielle et spirituelle. Leur essor, marqué au XIIe siècle, a été suivi d’une intervention croissante des autorités laïques entre le XIIe et le XVe siècle, souvent motivée par des enjeux administratifs et clientélistes, ce qui a fragilisé leur gestion ecclésiastique. Face à ces dérives, l’Église a institué au XIVe siècle des visites épiscopales pour contrôler l’administration des établissements. Aux XIVe et XVe siècles, le transfert progressif du contrôle vers les pouvoirs laïcs a préparé la transformation de ces structures en institutions publiques à l’époque contemporaine. La Révolution entraîna la saisie des biens nationaux et la dissolution des fabriques, confréries et congrégations, confiant la gestion de la charité aux communes par le biais des bureaux de bienfaisance et des hospices civils, évolution complétée après le Concordat de 1801 par un retour encadré des œuvres religieuses. Au XIXe siècle, les bureaux de charité municipaux ont poursuivi la distribution d’aides en nature avant l’évolution progressive des modes d’assistance vers des formes financières et associatives contemporaines. Ce bâtiment illustre ainsi, par son histoire locale liée à la construction de 1852 et à la suppression de la maison de charité en 1888, la place qu’ont occupée ces établissements dans l’évolution de l’assistance sociale et hospitalière.

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