Origine et histoire
La Maison dite Maison Sévigné, située à Bourbon-Lancy en Saône-et-Loire, est datée par dendrochronologie en juillet 2018 comme ayant été construite entre 1468 et 1470, donc au XVe siècle. Elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté ministériel du 20 avril 1921. À l’origine, la maison comportait deux étages ; un incendie survenu en 1852 a détruit le deuxième étage qui fut réparé en ne reconstituant qu’un seul niveau, entraînant une modification de la charpente. Vers 1800, le bâtiment fonctionnait comme auberge ; au moment de son classement, au début du XXe siècle, il accueillait des journaliers et des indigents et était surnommé l’« hôtel du Poux-Volant ». Selon l’architecte du patrimoine Gil Fraisse et d’après les archives des Monuments historiques et départementales, la façade très ouvragée, les cheminées présentes dans toutes les pièces avant l’incendie, les hauts plafonds et l’échoppe d’angle suggèrent qu’il s’agissait d’une maison d’hôtes de prestige mise à disposition par un noble pour les voyageurs. Bourbon-Lancy se trouvait sur une voie liée aux chemins de Compostelle : les armoiries de la ville portent saint Jacques et un pèlerin érodé figure sur la façade de la maison. Les thermes réputés de la ville ont également reçu des personnages illustres, ce qui rend plausible, sans preuve d’archives, le passage éventuel de la marquise de Sévigné ; l’origine du nom demeure toutefois incertaine, oscillant entre légende et hypothèse de valorisation touristique liée au classement demandé par le Touring-Club. Plusieurs détails de la façade restent énigmatiques, notamment la présence d’anges, la représentation possible d’un agneau ou d’une toison d’or, et des feuillages qui évoquent ceux des chapiteaux d’église. La Maison Sévigné a fait l’objet d’une campagne de restauration de 2019 à 2021 visant à la consolider et à la mettre hors d’eau, grâce au soutien financier de donateurs, des associations La Demeure Historique et VMF de Saône-et-Loire, de la Fondation pour les Monuments Historiques, de la Mission Patrimoine Stéphane Bern (FDJ / Ministère de la Culture / Fondation du Patrimoine) ainsi que du Service de Conservation des Monuments historiques de Bourgogne Franche-Comté. Les recherches se poursuivent avec l’appui de l’entreprise Dendrotech, de la Fondation pour les Monuments Historiques, de l’architecte Gil Fraisse et du Service des Monuments Historiques pour mieux comprendre l’histoire et les décors de la demeure.
