Origine et histoire
L'hôtel, élevé pour Simon Gauthiot d'Ancier dans les années 1530 sur une parcelle traversante, occupait à l'origine les numéros 13 et 15 de la Grande Rue. Il paraît avoir été construit rapidement. Pour constituer son terrain, Simon Gauthiot acquit en 1529 un terrain à l'hôpital du Saint-Esprit — probablement du côté de l'actuelle place de la Révolution — puis en 1531 une maison sur la Grande Rue. L'édifice était achevé pour une réception donnée par le propriétaire en septembre 1533 en l'honneur du comte de Nassau et de son fils, le prince d'Orange. Cette précipitation explique sans doute que la maison acquise en 1531 n'ait pas été entièrement démolie. En 1993, lors de travaux au 15 Grande Rue, on retrouva au cœur du bâtiment la nef centrale d'une maison à pans de bois, dont le long pan parallèle à la rue avait été englobé dans l'hôtel du XVIe siècle à partir du deuxième étage jusqu'au toit. La charpente conservée permet de dater ces vestiges des XIIIe ou XIVe siècles. En 1620, la ville acheta le verger de l'hôtel pour étendre la place publique qui, par d'autres acquisitions, devint la place du Marché, aujourd'hui place de la Révolution. C'est probablement à la suite de cette opération que fut élevé, en bordure de la place, l'édifice aujourd'hui fortement transformé au 10 place de la Révolution. Dans les années 1740, la partie gauche de l'hôtel (13 Grande Rue) fut vendue à un certain Acarier, qui y fit construire en 1741 un logis sur rue et un logis secondaire en parallèle sur cour ; le fond de parcelle était déjà occupé par un logis daté de 1708. Le corps donnant sur la place de la Révolution, dont la datation est indéterminée, présente une façade antérieure refaite dans la première moitié du XIXe siècle. Un écu en demi-relief, encore visible entre les numéros 13 et 15, marque l'axe de la façade d'origine. Le 15 Grande Rue, qui avait conservé des éléments du XVIe siècle, a subi en 1980 plusieurs transformations liées à l'extension de la surface commerciale du rez-de-chaussée : la cour a été couverte, détruisant probablement l'aile gauche sur cour, et le bâtiment du 10 place de la Révolution a été annexé au magasin. Dans le même temps, trois arcades en plein cintre ont été restituées ou créées au rez-de-chaussée, côté Grande Rue, et en 1993 le premier étage a lui aussi été investi par un magasin. Ces opérations ont en outre définitivement détruit le passage, le « trage », qui, de la Grande Rue, traversait la cour pour rejoindre la place du Marché et était l'un des plus fréquentés de Besançon à l'époque moderne et contemporaine.