Origine et histoire de la Maison du Bailliage
La Maison dite du Bailliage, souvent appelée le Castel Franc, est le seul vestige de l'ancien château de Vichy. La partie la plus ancienne du bâtiment remonte à 1482, et la maison telle qu'on la connaît a été édifiée en 1531 sur la base d'un édifice antérieur par Antoine Gravier, prêtre communaliste du chapitre de Saint-Michel. Remaniée au XIXe siècle, elle conserve une tour qui abrite un escalier à vis en pierre desservant les étages, ainsi qu'une porte ornée d'un encadrement mouluré et de chapiteaux. Le monument est inscrit aux monuments historiques depuis le 28 décembre 1926. Située dans le quartier du Vieux Vichy, en bordure du parc Kennedy le long de l'Allier, la maison s'ouvre sur un jardin à la française faisant face au parc. Selon Antonin Mallat, le nom de « maison du bailliage » provient de l'emplacement où se trouvait au XVIe siècle l'ancienne maison du bailli, représentant seigneurial pour les affaires administratives et judiciaires. En 1590, la maison subit des déprédations lors du passage des Ligueurs à Vichy et est alors restaurée par l'épouse de Jehan Gravier. À la fin du XVIIe siècle, Jean Loyseau de la Vesvre et son épouse Geneviève Gravier entreprennent des travaux qui voient l'installation de cheminées, la pose de boiseries et de tapisseries d'Aubusson. En juillet 1786, Alexandre Gravier des Granges, dernier président du grenier à sel, vend le Chastel Franc au notaire royal Gabriel Viguier pour 2 000 livres. En 1801, Louis Lafaye, gendre d'Alexandre Gravier et régisseur du château de Charmeil, loue le bâtiment à la commune pour 72 francs par an afin d'y installer la mairie. Face aux travaux à mener, le maire baron Lucas transfère la mairie en 1822 dans une maison située au 1, rue de la Source-de-l'Hôpital. En 1826, Alexandre Gravier du Monsseaux rachète la maison ; son fils Charles hérite ensuite et procède à sa restauration ainsi qu'à la construction des deux ailes actuelles. Au cours de ces travaux, deux anciennes fenêtres en arc de style roman et deux meurtrières sont mises au jour. La Compagnie fermière de Vichy achète la maison en 1928 après le décès de Charles Gravier du Monsseaux et, après des aménagements réalisés par l'architecte de la compagnie, M. Simon, en fait un musée. Ce musée abrite ses collections de 1937 à 1983 ou 1984 et présente notamment une salle Sévigné consacrée aux souvenirs du passage de l'épistolière, dont un portrait peint par Nanteuil, une chambre reconstituée de Napoléon III, des céramiques de Lezoux et de Vichy, des baignoires et objets de toilette, ainsi qu'une salle dédiée au folklore et à l'artisanat bourbonnais avec le métier à tisser de Grivats pour la toile de Vichy. Les couloirs exposent des portraits des intendants des eaux de Vichy, des lithographies de paysages bourbonnais et une lettre de Richelieu au maréchal de la Motte d'Hauvaucourt datée de septembre 1641. Sous le régime de Vichy, le bâtiment accueille provisoirement des œuvres offertes par l'Espagne dans le cadre d'un accord de juillet 1941. La ville acquiert le bâtiment en 1997 dans l'intention d'y transférer son patrimoine musical, projet qui n'aboutit pas. En 2016 la municipalité décide de le mettre en vente pour 300 000 € ; il est acheté à l'été 2019 par Ali Behnam-Baktiar, architecte, décorateur et organisateur d'événements, qui devrait l'ouvrir en 2024 comme centre « polyculturel ».
