Origine et histoire de la Maison du Château
La maison, bâtie à partir de 1688 pour le chanoine Moreau sur l’emplacement d’une ancienne maison canoniale, a ensuite servi de logement au directeur de l’I.U.F.M. Elle appartenait au chapitre du Château et fut vendue en 1687 avant d’être rebâtie et agrandie à partir de 1688. Conçue en pavillon, la nouvelle construction comprenait une cave surmontée d’une cuisine, une chambre haute, une salle et un cabinet. En 1691 lui furent ajoutés un corps de logis, un jardin et une basse‑cour, puis un second corps de logis en forme de pavillon fut adossé au premier en 1770. La façade principale est restée inchangée depuis sa construction. L’entrée rectangulaire est surmontée d’un entablement orné de deux écussons ovales ; au‑dessus, deux consoles à volutes portent un fronton interrompu à ailerons. Une lucarne à ailerons et fronton cintré s’ouvre dans le brisis du toit. Deux arcades en plein cintre soutiennent la voûte de la cave et la divisent en deux travées ; le tailloir du pilier sur lequel retombent les arcs porte un dauphin cantonné d’une étoile et d’une rose, armes de la famille Moreau. La porte romane, datée du XIIe siècle, provient peut‑être de l’église Saint‑Oustrille, principale église d’un ensemble monastique peut‑être fondé avant le VIe siècle. Elle aurait appartenu au portail latéral nord de cette église, dont il ne reste que la première travée de la nef romane, le jubé du XVe siècle et un jardin sous lequel se trouve une crypte. La porte, à linteau droit reposant sur deux piédroits ornés de petites volutes superposées et soutenu par deux modillons à volutes et rinceaux, illustre la pénétration de l’art roman septentrional en Berry. La voussure interne est décorée d’une rangée de bâtons brisés traités en méplat descendant jusqu’au sol, associés à des motifs végétaux, tandis que la voussure externe présente des tiges recourbées en rinceaux formant des motifs évoquant des huit juxtaposés. Cette ornementation, disposée selon un principe rayonnant, évoque l’art roman de Normandie et d’Île‑de‑France. Le tympan a été remplacé et orné aux XVIIIe ou XIXe siècles.