Maison du Doyenné à Moulins dans l'Allier

Maison du Doyenné

  • 03000 Moulins
Maison du Doyenné
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Maison du Doyenné
Crédit photo : Chabe01 - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Façade est sur la cour intérieure avec la tourelle d'escalier, l'aile en retour au sud, le versant sur cour des couvertures de ces façades et les armatures en fer forgé du puits : classement par arrêté du 9 novembre 1938

Origine et histoire

La Maison du Doyenné est un hôtel particulier de la fin du XVe siècle situé 24-26 rue François-Péron à Moulins (Allier). Le bâtiment, privé, se visite sur demande auprès de la librairie Devaux située au 26 et lors des Journées du Patrimoine. Classé monument historique en 1938, sa façade sur cour a été inscrite par arrêté du 9 novembre 1938.

L'édifice actuel remplace une maison de 1460 appartenant à Jean Chauveau et à son frère Hugues, gouverneur de l'hôpital Saint-Julien. L'appellation « doyenné » est postérieure et remonte au XVIIIe siècle, époque où trois doyens de la famille Feydeau y résidaient. L'attribution de la construction reste incertaine : elle est parfois liée au duc Pierre II de Bourbon, parfois à Nicolas Laubigeois, gouverneur général des finances du duc Jean II de Bourbon, ou encore à un membre de la famille Chauveau ; selon Achille Allier, les ducs de Bourbon auraient fait édifier la maison à la même période que la collégiale. Les travaux de 1768 ont remanié la façade sur rue, qui était auparavant animée de personnages sculptés et d'arcades. Le ferronnier Jean-Baptiste Paradis, qui a vécu ici au XVIIIe siècle, est traditionnellement crédité des appuis de fenêtres.

L'architecture présente un intérêt particulier du côté est : la façade sur cour comporte une tour d'escalier à pans coupés sur trois niveaux qui passe du plan carré au niveau du toit, et une tourelle d'angle flanque le dernier étage de la cage d'escalier. L'aile en retour, qui semble avoir été la chambre du Trésor, complète le corps de bâtiment en pierre orné de multiples motifs. Une gargouille de l'aile porte le symbole de l'« arbre sec », motif associé aux alchimistes du XVe siècle. La tour centrale se termine par une chambre haute décorée de motifs, dont un chou frisé et un cul-de-lampe figurant un centaure. Sous les fenêtres, des ornements de style flamboyant subsistent ; à l'origine, ces fenêtres étaient surmontées de frontons triangulaires et de pinacles à crochets. Par son ornementation et sa période de construction, la maison évoque, dans cette région, le palais Jacques-Cœur de Bourges.

La façade ouest a été remaniée aux XVIIIe et XIXe siècles ; une pierre sculptée représentant un personnage retirant une épine du pied, dont l'inscription a disparu, est conservée au musée Anne-de-Beaujeu. Roger de Quirielle a interprété ce motif comme une allusion à la destinée de l'entrepreneur de la collégiale confronté à des sous-traitants, interprétation rapportée comme avis d'auteur.

Intérieurement, le bâtiment accueille en partie une librairie et plusieurs pièces sont visitables au rez-de-chaussée. On y conserve l'une des deux cheminées d'origine ; l'autre, déplacée en 1902, avait été décrite par le conservateur du musée départemental comme « ornée de fleurs de lys en relief sur cinq panneaux, traversée par la bande des armes de Louis II de Bourbon, le panneau principal portant en relief le cerf du duc et des traces de la ceinture de son ordre d'Espérance ». Cette cheminée avait été remontée dans les jardins bas du château des ducs de Bourbon, puis déposée dans les réserves du musée Anne-de-Beaujeu en raison de son état.

La documentation visuelle comprend notamment une lithographie de Victor Petit (XIXe siècle) représentant la façade sur cour, ainsi que des photographies de la cour.

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