Origine et histoire de la Maison du Grand Veneur
La maison du Grand Veneur, dite aussi maison Céré, est une maison gothique de Cordes-sur-Ciel (Tarn). La façade sur rue est classée monument historique depuis le 8 mars 1923 ; la partie arrière, comprenant la façade sur cour, la tour-escalier, la citerne, les toitures et le sol de la cour, l'est depuis le 8 août 1991. Construite au Moyen Âge par une riche famille cordaise, elle fait partie des édifices qui ont valu à la cité son surnom de « cité aux cent ogives ». L’essentiel de la construction remonte au XIVe siècle, avec des aménagements et transformations intervenus jusqu’au XVIIIe siècle. Son appellation renvoie à une légende liant plusieurs maisons de Cordes à des haltes de chasse pour le comte de Toulouse, légende contredite par le fait que leur édification date d’environ cinquante ans après la fin des comtes de Toulouse en 1271. La façade sur rue est ornée, au second étage, d’une frise sculptée représentant une scène de chasse. Le corps principal, sur rue, peut être daté de la fin du XIIIe siècle ou du début du XIVe siècle, tandis que la partie basse a été modifiée au XVIIe siècle par l’ouverture de baies rectangulaires. Contrairement à d’autres maisons gothiques de la ville, elle compte quatre étages : au rez-de-chaussée se succèdent quatre arcades en ogive et des accès qui ouvrent sur deux petites cours intérieures et les parties arrière. Les fenêtres des premier et deuxième étages sont des baies géminées sous ogive, alignées entre elles ; au dernier étage, les combles sont éclairés par deux fenêtres doubles en ogive de part et d’autre de deux petites ouvertures rectangulaires. L’intérieur conserve une longue salle unique qui se développe du premier au troisième étage ; ces espaces présentent des plafonds à la française, des niches et des percements d’époque gothique ainsi qu’un décor mural peint comprenant un damier orné de fleurs de lys, un faux appareil et une scène de bataille inachevée. Les fenêtres du premier étage ont fait l’objet de restaurations et ont été en grande partie reconstituées à partir des années 1920. La façade comporte de nombreuses sculptures ; selon Charles Portal, elles sont parfois un peu lourdes et d’une facture négligée, si bien que, malgré l’abondance de la décoration, elle n’atteint pas le degré d’élégance de la façade du Grand Fauconnier.