Maison du Gros Chien à Sedan

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Propriété privée

Frise chronologique

Renaissance

Temps modernes

Révolution/Empire

XIXe siècle

Époque contemporaine

1600

1700

1800

1900

2000

1629

Construction initiale

1688

Acquisition par Denis Rousseau

1726

Statut privilégié

1811

Extension maximale

1823

Vente à Cunin-Gridaine

1842

Changement de statut

1978

Classement historique

Aujourd'hui

Patrimoine classé

Façades et toitures sur la rue du Mesnil et sur les deux premières cours intérieures (cad. YC 47) : classement par arrêté du 7 septembre 1978 ; Façades et toitures sur la rue Berchet et sur la troisième cour ; le grand escalier avec sa rampe en fer forgé et les deux escaliers à rampe à balustres de bois (cad. YC 47) : inscription par arrêté du 7 septembre 1978

Personnages clés


Henri de Lambermont	Maître de forges, constructeur du bâtiment principal en 1629.
Denis Rousseau	Acquéreur de l'ensemble en 1688 et fondateur de la manufacture de draps.
Laurent Cunin-Gridaine	Manufacturier ayant acquis l'ensemble en 1823.
Élisabeth de Nassau	Représentée par des mascarons sculptés dans la cour des Têtes.

Origine et histoire de la Maison du Gros Chien

La Maison dite du Gros Chien, à Sedan, est un ensemble d'immeubles et de cours intérieures qui fut une ancienne fabrique textile. Elle se situe rue du Mesnil, à proximité du château-fort, dans le département des Ardennes.

Le bâtiment principal donnant sur la rue du Ménil a été bâti en 1629, comme l'indiquent les têtes de tirants métalliques en façade, par Henri de Lambermont, maître de forges, sur l'emplacement d'une ancienne académie militaire. En 1688, Denis Rousseau acquiert l'ensemble et y installe une manufacture de draps, qui obtient le statut de privilégiée en 1726. La manufacture s'agrandit ensuite vers l'ouest par l'adjonction du 9 rue de Bayle et, au début du XIXe siècle, le cadastre de 1811 montre son extension maximale. En 1823, l'ensemble est vendu à Laurent Cunin-Gridaine, manufacturier voisin, et en 1842 le cadastre qualifie l'ensemble de maison plutôt que de fabrique. L'édifice est classé et inscrit au titre des monuments historiques en 1978.

La façade sur rue s'élève sur deux étages et présente un portail encadré de pilastres cannelés surmonté d'un fronton brisé ; le rez-de-chaussée est surélevé et un escalier droit en U, muni d'une rampe en fer forgé, conduit au portail. Trois lucarnes à fronton triangulaire éclairent les combles. À l'arrière, la première cour, dite cour des Têtes, se distingue par des mascarons sculptés sur les linteaux des fenêtres du rez-de-chaussée ; on dit que ces têtes représenteraient Élisabeth de Nassau, son entourage et ses enfants. Trois côtés de cette cour, en appareillage de pierre, n'ont qu'un seul étage plus un étage de comble percé de lucarnes maçonnées ornées de pilastres et de frontons cintrés ; le quatrième côté correspond à l'envers du bâtiment donnant sur la rue du Ménil, où le rez-de-chaussée n'est plus surélevé.

Une seconde cour, en prolongement, ouvre à l'ouest sur la rue de Berchet, au sud sur la première cour et à l'est sur une troisième cour. Les constructions sont principalement en moellons, les encadrements en pierre de taille, et présentent un décor sobre : baies rectangulaires simples et lucarnes dont le fronton est mouluré. L'ensemble témoigne de l'ancienne activité textile de la manufacture des Gros-Chiens.