Origine et histoire de la Maison Duchêne
La maison Duchêne, située rue du 4-Septembre à Montignac-Lascaux (Dordogne), figure déjà sur le plan cadastral de 1813 ; la propriété comprenait alors la maison, une cour, un bâtiment rural et un jardin avec une pièce d'eau. Elle a été édifiée pour Jean Scalfer-Lagorce, homme de loi, maire de Montignac et juge de pays, d'après les plans de l'architecte parisien Jacques Molinos, entre 1797 et 1803. Jean Scalfer-Lagorce, marié à Jeanne Roux de Langlade, eut sept enfants ; son dernier fils, Jean-François-Adolphe, hérita de la maison puis la vendit en 1862 à Joseph Duchêne, receveur des impôts. La demeure abrita un pensionnat de jeunes filles tenu par la congrégation des sœurs de Nevers jusqu'en 1881 ; le traité de fondation prévoyait que son produit net serait reversé aux pauvres et, en 1835, le pensionnat réalisa un bénéfice de 2 482 francs sur un chiffre d'affaires de 7 733 francs. La municipalité acheta la maison en 1876 ; elle conserva le nom de son dernier propriétaire privé et servit ensuite de logements locatifs et d'établissements scolaires. Une école de filles républicaine y fut installée en 1881 puis transférée en 1937, tandis que l'école maternelle y demeura jusqu'en 2009. L'édifice est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 12 décembre 2011. Conçu dans un goût néo-classique inspiré de Palladio, le bâtiment présente un plan carré centré qui rappelle certaines villas palladiennes ; Molinos, qui possédait plusieurs éditions des Quatre Livres de l'architecture, y a appliqué une composition symétrique. La maison compte deux niveaux et des pièces disposées autour d'un espace central circulaire abritant un escalier à deux volées et une galerie circulaire desservant chambres et salons ; cette galerie est surmontée d'une coupole ovoïde soutenue par seize colonnes et éclairée par des lucarnes. La façade principale, en pierre de taille, est ornée d'un péristyle ou portique dorique à six colonnes supportant une terrasse et encadrée d'avant-corps ; les autres façades sont décorées de colonnes doriques engagées et quatre petits pavillons flanquent le bâtiment au nord et au sud. L'ensemble est coiffé d'un toit mansardé à quatre pans, couvert d'ardoise.