Origine et histoire de la Maison en terre cuite de Virebent
Au début du XIXe siècle, Auguste Virebent, architecte de la ville, introduisit à Toulouse un style nouveau qui rompit avec le néo-classicisme en adoptant des formules éclectiques et fantaisistes empruntant leur vocabulaire décoratif à la Renaissance et au XVIIe siècle. Il se distingua par le recours à la terre cuite, une ancienne tradition locale qu'il contribua à relancer. La diffusion de ce type de décor dans la région toulousaine fut favorisée par la production quasi industrielle d'éléments en terre cuite provenant d'une briquetterie que la famille Virebent possédait à Launaguet. La façade de la maison se divise en trois registres rythmés par des frises et des corniches qui supportent des balcons en fer forgé, sauf au niveau de l'attique. Le rez-de-chaussée est percé de trois portes surmontées d'arcatures en plein cintre; le dessin des briques y forme des bossages continus animés par l'alternance de deux tons. Le même thème se retrouve aux étages supérieurs. Au premier étage, chaque fenêtre est flanquée de deux cariatides posées sur des socles cylindriques; au second, des colonnes cannelées à chapiteau corinthien remplacent ces figures. L'édification de l'immeuble orné de cariatides résulte à la fois de la politique d'alignement des rues toulousaines et du succès des décors en terre cuite produits en série, ce qui en fait un exemple caractéristique de l'architecture toulousaine de la première moitié du XIXe siècle. Sa construction, liée à l'élargissement de la rue des Marchands évoqué par le Journal de Toulouse en 1834, remonte à la fin des années 1830. Conçu par Auguste Virebent, le gendre du propriétaire Bertrand Miégeville, le bâtiment illustre le décor éclectique et exubérant créé par sa fabrique d'ornements en terre cuite. Outre colonnes, pilastres, frises et corniches, le premier étage est orné de douze cariatides inspirées de celles de Jean Goujon à la tribune du Louvre. Les moulures des arcs et des corniches ont été produites grâce à un procédé mécanique. La composition de l'immeuble est assez courante : les grandes arcades du rez-de-chaussée sont divisées en deux niveaux de boutiques, au-dessus desquels s'élèvent deux étages nobles et un étage attique. L'immeuble a été restauré en 2006.