Origine et histoire de la Maison espagnole
La Maison espagnole de Revin, dans les Ardennes, est un édifice urbain ancien désormais consacré au Musée du Vieux Revin. Son nom renvoie peut‑être à la dernière survivance de l'occupation espagnole de la commune, qui dura jusqu'en 1769. Construite dans la première moitié du XVIe siècle, elle présente une composition en matériaux variés : soubassement en pierre, rez‑de‑chaussée en pierres et briques, et étages en torchis et briques ornés de colombages et d'encorbellements. La maison compte deux étages et une charpente dont le bois provient d'un chêne abattu entre 1510 et 1515, datation établie par dendrochronologie. Cette architecture mixte est unique dans la ville. Elle est située au début des quais Edgar‑Quinet, le long de la Meuse, avec l'entrée au 2 rue Victor‑Hugo ; les quais étaient anciennement appelés quai des Bateliers. En cinq siècles, le bâtiment a résisté aux transformations des quais, à la construction d'un pont, aux inondations et à la tornade du 14 juillet 2010 qui a atteint des constructions voisines. Inscrite aux monuments historiques en 1990, la Maison espagnole a fait l'objet de travaux de rénovation dans les années 1990. Aujourd'hui transformée en musée, elle reconstitue au rez‑de‑chaussée le quotidien d'une famille revinoise modeste des années 1920‑1930. Le premier étage accueille des expositions temporaires consacrées à la ville, à la vallée de la Meuse, aux Ardennes ou à des thèmes locaux, comme George Sand à Revin, les signes de la Collaboration et de la Résistance, l'évacuation Revin–Sables‑d'Olonne en mai 1940 ou l'histoire des femmes ardennaises au XXe siècle. Le deuxième étage présente le métier de la fonderie, notamment les outils des mouleurs et des productions d'anciennes entreprises locales telles qu'Arthur Martin. La Maison espagnole constitue ainsi à la fois un témoignage architectural ancien et un lieu de mémoire pour l'histoire locale.
