Origine et histoire de la Maison Estignard
La maison Estignard, aussi appelée hôtel Estignard, hôtel Fayard ou maison Renaissance, est située à Périgueux (Dordogne, Nouvelle-Aquitaine). Elle se trouve au centre-ville, rive droite de l'Isle, en Périgord central, aux numéros 3 et 5 de la rue Limogeanne. La construction de l'édifice est attribuée, selon les sources, à une période s'étendant du XIVe au XVIe siècle. Vers 1630, la maison est achetée et occupée par Jean du Chesne et sa famille. Au XVIIIe siècle elle abrite la famille des Faure de Rochefort, puis, après la Révolution, la famille Déglane. Elle doit son nom à Jean Étienne Joseph Estignard (1787-1873), maire de Périgueux, qui l'habite au XIXe siècle après avoir épousé Claire Déglane. Avant sa mort, Estignard demande que la demeure soit léguée à la ville, mais la cession n'a pas lieu. L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1889. Par alliance, la maison passe ensuite aux familles Lapeyre puis Audy. Après une délibération du conseil municipal le 8 août 1951, la commune achète la maison le 8 mars 1952 avec l'accord des propriétaires Jean Michel Audy, Marie Julie Gaudet veuve de Jean Joseph Audy, et Eva Hélène Lehmann épouse de Jean Michel Audy. Des travaux de restauration sont menés en 1953, puis la toiture fait l'objet d'un chantier en 2001. Propriété municipale, l'édifice est vendu en juin 2020 à une société déjà propriétaire du château de la Tour-Blanche.
Le corps de logis principal s'étire le long de la rue Limogeanne, un corps plus modeste étant accolé à l'ouest. Les façades richement sculptées comportent de nombreuses fenêtres à meneaux. En 2020, le rez-de-chaussée sur rue abrite deux commerces, une bijouterie et une coutellerie. L'accès sud donne sur une petite cour intérieure dominée par un pignon imposant. À l'intérieur se remarquent un escalier en colimaçon, d'immenses cheminées, un plafond en bois du XVIe siècle et des vitraux du XVIIIe siècle. La porte ouvrant sur l'escalier est décorée de la salamandre de François Ier et serait l'œuvre de Raymond de Fayard, magistrat périgourdin. Au troisième étage, les murs portent des peintures avec de petits écus blancs sur fond gris, imitant une fourrure héraldique. L'historien Guy Penaud considère la maison Estignard comme « l'un des chefs-d'œuvre de la Renaissance périgourdine ».