Maison à Nogent-le-Rotrou dans l'Eure-et-Loir

Maison

  • 28400 Nogent-le-Rotrou
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures y compris celles de la tourelle (cad. A 1162) : inscription par arrêté du 28 juillet 1972

Origine et histoire

Cette maison, située au 83 de la rue Dorée (actuellement rue Gouverneur), a été démolie en 1987. Avant sa destruction, certains éléments architecturaux avaient été mis en dépôt en vue d’une éventuelle réutilisation. Elle est citée et représentée pour la première fois dans un ouvrage de Charles Métais publié en 1903, où elle est identifiée comme la maison de Clara Filleul de Pétigny. En 1916, le Vicomte de Souancé la mentionne sous le nom d’Hôtel du Mauduison. Les façades, la tourelle et les toitures ont été inscrites à la liste supplémentaire des Monuments historiques le 28 juillet 1972. L’étude de l’aveu de 1648 a permis de localiser, à l’emplacement de l’actuel n°83, une tenue appartenant à Louyse Aubin, veuve du noble François de Mauduison. Cette tenue comprenait un « grand corps de logis », des logis alentour, un pavillon en tête de cour, chambres basses et hautes, cave, greniers, puits et jardin, et était doublée par le champ de la Fuye, également possédé par la veuve. L’édifice figure sur le cadastre de 1811 et, selon cette représentation, se compose de trois corps de bâtiments disposés en U autour d’une cour centrale. La façade sur cour présentait deux niveaux sous un comble à forte pente, dont le rampant est coiffé d’un épi de faîtage sculpté en forme de chou frisé. L’accès depuis la rue se faisait par un passage carrossable ouvrant sur une cour arrière, où se trouvait un puits abrité immédiatement à gauche du passage. Une tour polygonale hors-oeuvre, adossée à la façade postérieure, abritait un escalier en pierre à vis desservant l’étage et le comble. Le plan comprenait un bâtiment sur rue, distribué comme « grand logis », et des logis en retour et en fond de cour, l’ensemble permettant l’accès aux jardins situés sur les pentes du plateau Saint-Jean. Le bâtiment de fond de cour comportait des salles voûtées en rez-de-chaussée. Plusieurs demi-croisées étaient identifiables et des détails sculptés figuraient sur les façades, comme un pilastre orné d’un candélabre et d’un chapiteau corinthianisant surmonté d’une crossette sculptée représentant un chien assis. Vers 1950, Georges Massiot a représenté la même façade et a précisé l’existence du passage carrossable, du puits abrité et d’une aile en retour sur cour. La réunion de ces marqueurs stylistiques — tour hors-oeuvre polygonale, toit à forte pente et éléments sculptés — invite à dater l’édifice de la première moitié du XVIe siècle. Le portail, la cheminée et la plate-bande observés sur la façade sud témoignent d’une campagne de construction postérieure, datée du XVIIe siècle. Le statut du mari de Louyse Aubin, noble, notaire et secrétaire du roi, la distribution centrée sur une cour en retrait de la rue et la richesse des façades en pierre de taille permettent d’attribuer à l’édifice la fonction d’hôtel particulier.

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