Origine et histoire de la Maison forte de la Raminoise
La maison forte de la Raminoise, située au sud de la commune de Maisoncelle-et-Villers dans le triangle Sedan–Mouzon–Vouziers, se dresse isolée dans la campagne, dans un creux de terrain au bord d'un étang. L'édifice se compose d'un pavillon d'angle carré flanqué de deux ailes latérales en retrait ; l'une de ces ailes conserve une étroite fenêtre à traverse. Une cheminée de l'aile est, dont la partie supérieure de la hotte se trouve aujourd'hui dans les combles, atteste que le bâtiment était à l'origine plus élevé. La construction présente encore des doubles canonnières ouvrant en forme de huit couché, et des dépendances ainsi que des bâtiments agricoles ferment l'espace intérieur autour d'une cour. À l'origine, il s'agissait d'un vaste donjon carré, élevé à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle et depuis arasé. Le corps principal a été agrandi au XVIe siècle par deux ailes en retour, un projet qui semble ne pas avoir été mené à son terme ; l'ensemble était alors entouré d'eaux vives et l'accès se faisait par un pont-levis. La maison forte a été pillée en 1622 par les troupes d'Ernst von Mansfeld puis incendiée en 1650 par les Croates. Avant la Révolution, la seigneurie appartint successivement aux familles Tige, Villelongue (branche aînée), Galopin, Lhostel, Mecquenem et Wacquant. En 1561, Blanche de Villelongue épousa Jacques de Tige ; à cette occasion une taque de cheminée représentant les armoiries accolées des deux familles et surmontée de la devise des Tige — « mourir pour ses amis ou vaincre ses ennemis » — fut fondue ; cette plaque est toujours en place à la Raminoise. Les Wacquant possédèrent la maison jusqu'en 1928 ; elle fut rachetée en 1973 par la famille Visseaux, qui la fit restaurer, puis cédée en 1991 à la famille Lisart, qui y exploite une ferme. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques en 2003.