Origine et histoire de la Maison forte de Labastide-Floyras
La maison‑forte de Labastide‑Floyras, également appelée Labastidette‑Haute ou la Bastide Floyras, est située au lieu‑dit Labastidette‑Haute sur la commune de Pontcirq (Lot, région Occitanie). Il s'agit d'un repaire médiéval lié au lignage des Floyras, mentionné en 1236 parmi les habitants du castrum épiscopal de Bélaye. En dehors de leurs biens dans le castrum, les Floyras possédaient au moins deux repaires placés sous le même nom, l'un en Creyssens (Le Boulvé) et l'autre à Pontcirq, ce dernier étant attesté pour la première fois en 1281. Situé en limite de la baronnie de Luzech, il relevait alors pour partie de l'évêque de Cahors et pour partie du baron de Luzech, tandis qu'en 1259 les frères Floyras apparaissent comme arrière‑vassaux du comte de Toulouse pour un fief dans la seigneurie de Mechmont. Divisé en deux parts dès le XIIIe siècle, le repaire changea d'appellation et, en 1313, fut désigné sous le nom de « bastide de Floiras ». Déserté en 1446 par Hugues de Floyras, réfugié à Duravel, le repaire — qualifié alors de repayrium sive castrum et comprenant logis, grandes salles et tour — fut inféodé à deux frères originaires d'Auvergne, les Molières. Les descendants des Molières firent édifier, dans les années 1520 et à quelques centaines de mètres du repaire primitif, une nouvelle demeure appelée Labastidette‑Basse. Lors d'une procédure de 1610 visant à confirmer leurs droits seigneuriaux, le seigneur de Labastidette (Haute) affirme que son château disposait d'un pont‑levis, de créneaux, de mâchicoulis et d'une prison. L'analyse du vocabulaire formel des percements conservés laisse penser que les parties les plus anciennes ont pu être élevées dans le second tiers du XIVe siècle ou un peu plus tard, la tour paraissant postérieure et datable entre la seconde moitié du XIVe siècle et le milieu du XVe siècle ; le repaire mentionné en 1281 aurait donc disparu et fait l'objet d'une reconstruction. Cette reconstruction pourrait s'être déroulée entre 1404, date d'une acquisition par Hugues de Bouyssou, et 1446, époque à laquelle Hugues de Floyras — dont l'identité avec Hugues du Bouyssou reste discutée — cède aux Molières un repaire ou château comprenant tour, aula, logis et terres remises en culture. La tour semble avoir été largement reconstruite au milieu ou dans la seconde moitié du XVIe siècle, tandis que le logis a été fortement remanié au XIXe siècle, période où un perron couvert desservant le premier étage a été construit. L'édifice a été inscrit au titre des monuments historiques le 18 février 1993.