Maison-forte de Tumejus à Bulligny en Meurthe-et-Moselle

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Maison forte

Maison-forte de Tumejus à Bulligny

  • Tumejus
  • 54113 Bulligny
Maison-forte de Tumejus à Bulligny
Maison-forte de Tumejus à Bulligny
Maison-forte de Tumejus à Bulligny
Maison-forte de Tumejus à Bulligny
Crédit photo : Etienne-Dominique Orly - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du château, y compris les deux murets formant hémicycle, le portail et la fontaine ; parc en totalité avec ses éléments bâtis, y compris ses clôtures (cad. C 220 à 222, 224, 228, 407, 417) : inscription par arrêté du 13 février 1997

Origine et histoire de la Maison-forte

Le château de Tuméjus est une maison forte édifiée au début du XVe siècle par Ferry Ier de Ligniville et son épouse, la comtesse de Graux, dame de Tuméjus et de Bulligny, située à 500 mètres au nord du village de Bulligny, sur l'écart de Tuméjus, nom lorrain signifiant « tombé jusqu'à terre ». Le domaine est partiellement inscrit au titre des monuments historiques depuis le 13 février 1997.

Jusqu'au XVIIe siècle, la maison forte se présentait comme un grand donjon carré de 16,25 m de côté, flanqué de quatre tours rondes de 8 m de diamètre, pour une surface au sol totale de 465 m², bâti sur une parcelle de 6 000 m² et ceint de douves alimentées par le ruisseau Poisson. L'entrée, surmontée de mâchicoulis et protégée par un pont-levis, donne accès aux barbacanes. Les caves sont formées de deux voûtes parallèles en plein cintre, communiquant entre elles et avec des fosses aménagées à la base des tourelles, où un cachot a été installé; elles prennent jour sur les douves par des embrasures. La tour nord-est est percée de trois canonnières de 66 à 82 cm de haut pour 5 à 10 cm de large, avec un orifice à la base d'environ quinze centimètres de diamètre; elle renferme une chapelle dédiée à saint Nicolas et comporte aussi deux ouvertures de tir ovales de 33 x 58 cm. Le donjon est percé de fenêtres à meneaux et de vitraux losangés.

Les dépendances, construites dans le pourpris de la maison forte, comprennent la ferme — antérieure au château — située à l'entrée, les écuries et la basse-cour, un colombier sous la forme d'une tour ronde élevée sur huit piliers en pierres de taille dans la partie est de la cour, ainsi qu'un moulin à eau bâti en 1574 sur le ruisseau du Rupt du Frèsne, à quelques mètres au nord-est de l'enceinte.

D'importants remaniements entrepris à partir de 1604 ont modifié l'aspect de la bâtisse: en 1636 la chapelle Saint-Nicolas disparut et sa desserte fut transférée à l'église de Bulligny; en 1699 la ferme et une tour furent réparées, les murailles et la toiture du château furent rehaussées et les terres, prés et jardins voisins défrichés. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle la chapelle castrale, la toiture et le moulin furent refaits, les deux tours sud et les vitraux du donjon furent supprimés, et le donjon ainsi que l'entrée furent remaniés, donnant au château son aspect actuel. Au milieu du XIXe siècle une orangerie et un rucher furent créés et le parc du domaine planté; en 2001 diverses essences furent replantées après la tempête de 2000.

La seigneurie de Tuméjus passa par de nombreuses mains au fil des siècles. Après la fondation par Ferry Ier vers 1432, la maison de Ligniville conserva la seigneurie, avec des successeurs tels que Gérard, Ferry II et Didier; ce dernier vendit la moitié de la maison forte et de la seigneurie au chapitre cathédral de Toul en 1527. Jacques de Ligniville fit des réparations et des rachats de dîmes, affermant progressivement les droits seigneuriaux, puis Christophe et d'autres membres de la famille poursuivirent la lignée. En 1608 Gaspard et son frère Philippe-Emmanuel héritèrent de la maison forte et de la seigneurie; Philippe-Emmanuel vendit sa part à Claude Jacquot en 1747, entraînant plusieurs partages et cohabitations de propriétaires. Pierre de Rutant acquit une première terre en 1744 puis, héritant d'une part en 1751, devint unique propriétaire et réalisa d'importants travaux. Jean-Claude Pierron racheta la seigneurie en 1769 et poursuivit les travaux, transmission qui se poursuivit avec son fils Louis-Victor, dernier seigneur jusqu'à la Révolution. La propriété passa ensuite à la famille Le Febvre de Tuméjus — Nicolas-Léopold Le Febvre fut maire de Bulligny en 1802 — puis aux familles de La Chevardière de La Grandville et Jambois; Madame veuve Louis Jambois acheta le domaine en 1895, Henri Jambois restaura le château et les dépendances et créa un jardin à la française, puis sa fille Ivane Jambois, épouse Bonjean, lui succéda avant que ses filles ne prennent la succession. La famille Bonjean est mentionnée comme propriétaire actuelle.

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