Maison forte du Grand Mercoras à Ruffieux en Savoie

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Maison forte

Maison forte du Grand Mercoras à Ruffieux

  • D991 
  • 73310 Ruffieux
Crédit photo : Anne des alpes - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Patrimoine classé

Façades et toitures (cad. F 96) : inscription par arrêté du 6 novembre 1969

Origine et histoire de la Maison forte du Grand Mercoras

Le château du Grand Mécoras, ancienne maison forte du XIVe siècle et centre de la seigneurie de Mécoras au Moyen Âge, se dresse sur la commune de Ruffieux, en Savoie, à environ 2 km au nord du bourg. L'élévation et la toiture du château sont inscrites partiellement au titre des monuments historiques depuis le 6 novembre 1969. Il a également reçu le prix délégués 1991 de l'association des Vieilles Maisons Françaises.

Avec le Petit Mécoras et le château de Lapeyrouse, la maison forte dépendait du château de Chautagne. Elle appartenait à la famille de Montfalcon, établie en Chautagne depuis le XIe siècle. En 1370 apparaît Henry de Montfalcon; son fils François eut plusieurs enfants, dont Guillaume, qui épousa Marguerite de Chevron-Villette. Parmi les dix enfants de Guillaume, Hugonin, écuyer de Yolande de France, mort à Turin en 1500, Georges, mari d'Anne de Conzié et décédé vers 1518, et François furent seigneurs de Mécoras. À la mort de ce dernier, le château passa à son neveu Louis de Montfalcon, seigneur de Chitry. La veuve de Jean de Montfalcon, gouverneur de Savoie en 1583 et décédé en 1591, Andréanne de Breuil, se retira au château. Mécoras revint ensuite à Anne, l'une de leurs trois filles, qui épousa en secondes noces Jean-Claude de Clermont-Mont-Saint-Jean en 1605; à son décès en 1613 elle institua comme héritier un de ses fils à la condition qu'il relève le nom de Montfalcon. Les successions se poursuivirent avec Jean‑François, petit‑fils d'Anne, puis Jean‑François et Jacques.

Confisqué à la Révolution, le domaine fut vendu comme bien national, l'an III, à Claude Girod, époux de Fanny Montfalcon de Carouge. Leur fille épousa son oncle maternel; le bien passa ensuite à un neveu, puis la baronne Girod le racheta et le légua à son neveu monsieur de Quirielle. Le château fut acquis en 1920 par leurs fermiers; en 1964 Paul Feuga, industriel lyonnais et descendant de la famille Girod‑Montfalcon, en fit l'achat et procéda à sa restauration.

La maison forte présente une enceinte quadrangulaire de défense à laquelle a été ajouté un pavillon d'angle. L'accès se faisait au nord par une porte en arc brisé surbaissé, autrefois fortifiée. Une tourelle polygonale engagée au centre de la façade abrite un escalier à vis; sa base montre une différence d'épaisseur laissant supposer un remaniement des parties hautes et sa toiture à pans coupés a été restituée en 1986. Le corps de logis, daté du XVe siècle, fut complété au début du XVIe siècle par un second bâtiment au nord, appuyé sur la tourelle qui se trouve désormais au centre de la façade. À l'emplacement d'un bâtiment disparu au sud-est subsistent des arrachements et une porte transformée en fenêtre. La maison forte est éclairée par des fenêtres à meneaux; en partie haute, des ouvertures de défense s'ouvrent dans un appareillage en pierres de tuf assisées, sans doute en remplacement d'anciens hourds. Des communs construits en 1607 à l'arrière complètent l'ensemble, dont la couverture, comme celle des autres bâtiments, est en tuiles plates, caractéristique de la région. Les tabelles du cadastre sarde décrivent pour cet ensemble la présence d'une cour, d'une grange, d'une écurie, d'un jardin, d'un verger, d'une vigne et d'une chapelle.

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