Origine et histoire
Aux XVIe et XVIIe siècles, la plupart des maisons de ce quartier proche de la cathédrale étaient habitées par des prêtres et des chanoines, certains propriétaires, d'autres emphytéotes de l'évêque. En 1650, la maison fut vendue à François Bosquet, évêque de Lodève. En 1767, elle appartenait à une famille de riches marchands drapiers lodèvois. Au XIXe siècle, l'immeuble fut morcelé par la vente des parties en façade sur le Jeu de Ballon à l'est et des dépendances au sud. L'ensemble s'élève sur un rez-de-chaussée et deux étages ; toutes les fenêtres sont cintrées. La corniche est constituée par un puissant boudin surmonté d'un grand cavet et d'un listel. L'entrée, placée à gauche de la façade sur la rue Vieille-Commune, forme une sorte d'avant-corps limité aux deux premiers étages : pilastres à refends à la base, pilastres nus au-dessus, et un fronton circulaire saillant par rapport au bandeau du deuxième étage. L'encadrement intérieur de la porte est un large bandeau ; la clef, massive, se compose de trois grands claveaux en saillie dont le claveau central rejoint le balcon par un moellon interposé. Des claveaux analogues, placés entre ce même balcon et les consoles latérales, donnent l'impression que le balcon a été ajouté ultérieurement. Les vantaux, anciens, présentent des panneaux d'encadrement courbes ; l'épais panneau de base est orné de bossages rustiques. Les ferronneries du premier étage — l'imposte et le balcon — constituent les parties les plus intéressantes. L'imposte demi-circulaire associe des volutes en C encadrant un motif central en soufflet contenant un monogramme. Le balcon, cintré comme sa pierre d'appui et aligné sur l'entrée située en dessous, comprend trois panneaux séparés par deux balustres et deux retours latéraux ; le panneau central est axé sur une tige ronde perlée et feuillue et sur un motif de base en forme de coquille. Le remplage est formé principalement de volutes en C, de quelques volutes en S et de quelques boucles. La construction est probablement de la seconde moitié du XVIIIe siècle, pour Etienne Jourdan, marchand drapier, propriétaire à partir de 1767, ou pour son fils, "marchand fabricant".