Origine et histoire de la Maison Heureuse
La Maison Heureuse est un ensemble de bâtiments situé à Boyardville, sur la commune de Saint-Georges-d'Oléron (Charente-Maritime). L'ensemble des bâtiments a été inscrit aux monuments historiques en 2004. Lors de la construction du Fort Boyard en 1804, des logements pour environ 300 ouvriers et l'intendance furent aménagés à proximité, à l'origine du village de Boyardville. Une fois le fort achevé, le site fut délaissé, puis le Ministère de la Marine y installa vers 1811 l'école des torpilles, transférée ensuite sur un navire de la Marine nationale à Toulon. Les bâtiments furent par la suite réutilisés comme caserne et camp militaire, utilisés notamment par l'infanterie coloniale et la marine. À la fin du XIXe siècle, l'architecture prit en compte les préoccupations d'hygiène et de santé publique et la Maison Heureuse s'inscrit dans l'expérience des écoles de plein air, destinées à l'origine aux enfants pré-tuberculeux puis à ceux affaiblis par la guerre ou issus de milieux défavorisés, conçues par des pédagogues et des médecins pour allier enseignement et soins spécifiques. Abandonné après la Première Guerre mondiale, le site fut réaménagé en colonie de vacances en 1927. À la fin des années 1920 et vers 1930, d'importantes transformations furent exécutées : l'architecte parisien Clément Camus et le décorateur André Hellé donnent au lieu un vocabulaire de villégiature et de néo-régionalisme, avec colombages, décrochements et ruptures de volumes, couleurs, moulin et pergola, transformant l'ancienne caserne en maison de bord de mer. À partir de 1937, la Maison Heureuse accueillit des enfants espagnols réfugiés de la guerre civile, jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale. Plus tard, le centre expérimental pédagogique maritime en Oléron occupa les lieux avant de quitter le site en 2012. En 2014 un projet de réaménagement en centre de rééducation pour sportifs de haut niveau a été lancé ; une ZAD s'est installée le 9 avril 2015 en opposition au projet et a été expulsée le 21 avril 2015. Acquis par le groupe François 1er en 2018, le site a été réhabilité en 2023 par l'agence Perrot et Richard architectes, transformé en une résidence de 63 logements proche de la plage, mêlant style art déco et balnéaire tout en préservant son caractère historique. Le lieu est localisé au lieu-dit Boyardville, impasse avenue de la Plage, avec les références cadastrales BL 16 ; il est attesté sur le cadastre napoléonien de 1842 et sur la carte d'état-major de 1866.