Maison à Vitré en Ille-et-Vilaine

Maison

  • 35500 Vitré
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Façade sur rue et toiture correspondante (cad. K1 145) : inscription par arrêté du 31 janvier 1966

Origine et histoire

La maison a été, selon toute vraisemblance, bâtie au cours de la première moitié du XVIe siècle. Plusieurs éléments d’origine confirment cette datation : encadrements en anse de panier, moulures des baies de la façade est, poutres de forte section et l’escalier à vis principal dont la forme et l’emplacement correspondent à cette époque. La charpente du comble, avec des fermes rapprochées et des échantignoles taillées dans les arbalétriers, renforce cette attribution. À l’origine, la construction comprenait par niveau deux pièces à feu en enfilade, les cheminées étant disposées sur le pignon nord pour les pièces arrière et sur le mur gouttereau ouest pour les pièces sur rue. La distribution des niveaux se faisait dès l’origine par une tour d’escalier à demi hors œuvre de plan circulaire, qui abrite encore aujourd’hui l’escalier en vis en bois. La marque de marchand portée sur le portail d’entrée, datée de 1602, atteste la présence d’un marchand dans la maison à partir de cette date ; ces marques servaient d’identifiant professionnel et social aux marchands de toiles de chanvre. Les combles étaient vraisemblablement utilisés comme espace de stockage : une poulie sur la lucarne maçonnée de la façade est indique la montée des marchandises depuis l’extérieur, pratique liée à l’exiguïté des escaliers en vis. Bien que la documentation soit limitée, plusieurs illustrations et photographies permettent de suivre l’aspect du bâtiment entre le deuxième quart du XIXe siècle et la première moitié du XXe siècle. Le tableau Passage rue de Paris d’Eugène Isabey offre la plus ancienne représentation connue et montre un état aujourd’hui méconnaissable ; la masse et l’élévation y correspondent toutefois à l’édifice actuel, seul le rez-de-chaussée de la façade sur rue diffère. Dans ce tableau, le rez-de-chaussée est entièrement maçonné, percé d’une fenêtre centrale et d’une porte à droite, cette dernière pourvue d’un arc en anse de panier et d’un encadrement en pierre de taille. La photographie du Carnet du photographe Pépin, datée de 1850, montre qu’à cette date le rez-de-chaussée en pierre avait disparu au profit d’une devanture en applique, soignée dans la finition des panneaux menuisés ; cette formule, apparue au XIXe siècle, s’est répandue après 1850-1860. À l’époque de la photographie, le rez-de-chaussée était occupé par la "Mercerie Lafages". Une carte postale ultérieure présente une devanture vitrée et l’enseigne "Boucherie Bigot", indiquant un remplacement progressif des types de boutiques. L’étude des sources iconographiques suggère que la disposition initiale du rez-de-chaussée représentée par Isabey a perduré jusque dans la première moitié du XIXe siècle. Des réaménagements datés de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle se lisent dans la forme et le décor des trois cheminées aujourd’hui en place à l’étage ; la cheminée du pignon nord au premier étage a remplacé une hotte ancienne, comme l’attestent un conduit saillant et les extrémités de corniche subsistantes. C’est probablement lors de cette campagne que les plafonds et les poutres de ce niveau ont été coffrés. Des remaniements ont encore eu lieu dans la seconde moitié du XXe siècle : la cheminée du rez-de-chaussée de la pièce sur rue a été supprimée, sans doute lors de l’aménagement en boucherie, et la fenêtre est du rez-de-chaussée a été transformée en porte.

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