Origine et histoire
La maison Levesque est un édifice remarquable de l'île de La Réunion, situé au 20 rue Archambaud, dans le centre-ville de Saint-Pierre, et inscrit en totalité à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 14 août 2000. La construction est attribuée à la famille Falaise et l'observation de la toiture suggère une réalisation en deux temps. La façade sud, avec sa varangue ouverte au rez-de-chaussée et sa galerie du premier étage aujourd'hui fermée, forme une façade- écran masquant un corps de logis légèrement en retrait couvert d’une toiture à quatre pans fortement inclinée. Les similitudes entre le balcon en fer forgé du premier étage et celui de la maison voisine dite Motais de Narbonne conduisent à l'hypothèse d'un agrandissement dans les années 1820-1830 à partir d'un noyau plus ancien, peut-être du début du XIXe siècle voire de la fin du XVIIIe. Le mur d'enceinte donnant sur la rue Marius et Ary Leblond, surmonté d'une grille en fer forgé, a fait l'objet d'une restauration importante au milieu du XXe siècle qui a entraîné la suppression d'enduits à la chaux et le remplacement de grilles en bois par du métal ; il en est de même du portail d'entrée à deux battants. À l'extrémité est de la parcelle se trouve un pavillon en bois précédé d'une varangue à l'ouest, formant un emplacement indépendant, et entre le « barreau » et la varangue s'étend un jardin d'agrément. Au centre de la première terrasse, un bassin circulaire en fonte présente une margelle ornée de grenouilles, évoquant les décors de Versailles, et une vasque placée sur un fût carré reçoit l'eau d'une sculpture en fer du XIXe siècle représentant un putto tenant un dauphin, inspirée du Putto au Dauphin d'Andrea Verrocchio ; une grande statue en terre cuite d'esprit antiquisant complète la décoration du jardin. La varangue ouverte de la façade avant est rythmée par des piliers en bois d'inspiration néoclassique et la galerie du premier étage, aujourd'hui fermée par fenêtres et jalousies, a probablement été ouverte au XIXe siècle comme celle de la maison Motais de Narbonne. L'organisation intérieure, au rez-de-chaussée comme au premier étage, s'articule autour d'un large couloir central. À l'arrière, des adjonctions en béton réalisées dans les années 1950-1960 par Mme Collardeau, née Le Vigoureux de K/morvant, ont dénaturé l'élévation nord ; cette façade conserve toutefois un revêtement en bardeaux qui lui donne un aspect rustique contrastant avec le raffinement de la façade principale sur rue. Parmi les propriétaires successifs figurent, de la période napoléonienne à la fin du XXe siècle, Guillaume François Falaise, Sidonie Falaise (1831), Jean-Baptiste Lecocq (1849), René Pouget (1856), Augustine Mélanie Ferrère (1885), Alfred Motais de Narbonne (1895), Victor Le Vigoureux de K/morvant (1910), les héritiers Le Vigoureux de K/morvant (Collardeau) (1964) et Denis et Myriam Levesque (1997). Les repères mentionnent la construction du corps de logis principal au début du XIXe siècle, l'édification de la façade sud dans les années 1830, l'ajout en béton contre la façade nord et la modification du mur d'enceinte au milieu du XXe siècle, ainsi que des travaux de reconstruction et d'extension des dépendances et du pavillon sur rue en 2004-2005.