Origine et histoire de la Maison Margarot
La maison Margarot est un hôtel particulier de Calvisson (Gard, Languedoc, Occitanie) inscrit au titre des monuments historiques en 2011. Édifiée à la fin du XVIIIe siècle (après 1776) en pierre de taille, elle présente un plan en U avec une aile centrale et deux avant-corps, chaque façade latérale et la façade sur cour comportant trois travées sur trois niveaux. Les deux travées centrales forment un léger avant-corps surmonté d’un balcon arrondi fermé par une grille caractéristique des années 1770 ; toutes les baies du rez-de-chaussée et du premier étage sont rectangulaires, sauf la travée centrale de la façade sur cour qui est cintrée. L’édifice, de style Louis XV, se situe près de l’actuelle place du Pont, en face de l’église, et son jardin, établi le long du ruisseau couvert de l’Escattes, a été aménagé en 1845‑1850 par Auguste Maroger, alors maire de Calvisson. Le soin apporté aux ferronneries des balcons et aux menuiseries de portes, ainsi que l’ampleur et les proportions de l’ensemble, en font un immeuble exceptionnel en Vaunage, comparable par ses qualités aux hôtels particuliers des centres urbains importants de l’époque. Certaines modénatures de façade, de grande qualité, sont toutefois fortement dégradées, phénomène attribué à la fragilité probable de la pierre utilisée. L’intérieur a été redistribué au XIXe siècle ; les entrées des façades principale et arrière s’ouvrent directement sur une grande cage d’escalier qui constitue encore un bel élément architectural. Plusieurs menuiseries d’origine subsistent (la porte de la façade arrière, une pièce du rez-de‑chaussée au sud‑ouest et l’alcôve de la chambre située au‑dessus du salon nord‑ouest). De nombreux éléments décoratifs intérieurs, tels que boiseries et cheminées, ont été supprimés, mais l’édifice conserve de belles caves. La maison est mise en vente depuis plusieurs années ; le coût d’une restauration complète y est important, ce qui a motivé en partie son inscription pour protéger les éléments encore en place. Sur l’emplacement de la maison se trouvait autrefois un moulin à huile attesté en 1542 et mentionné au compoix diocésain de 1548 ; détruit pendant les guerres de religion et reconstruit par des particuliers, il appartenait à douze copropriétaires en 1664 avant d’être racheté en août 1766 par Claude‑Vincent Granier. Des travaux consulaires menés entre 1770 et 1776 concernant l’alimentation en eau du moulin montrent que la "Maison Margarot" n’était pas encore construite en 1776.