Maison médiévale à Tournon-d'Agenais dans le Lot-et-Garonne

Patrimoine classé Maison classée MH

Maison médiévale à Tournon-d'Agenais

  • Rue de la Citadelle
  • 47370 Tournon-d'Agenais
Maison médiévale à Tournon-dAgenais
Maison médiévale à Tournon-dAgenais
Crédit photo : Jacques MOSSOT - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XIIIe siècle

Patrimoine classé

La façade de la maison du XIIIe siècle : classement par arrêté du 3 septembre 1912 - La maison médiévale, en totalité avec sa cour et l'androne situé à l'arrière de la maison (cad. AB 178 : maison, 355 : cour, non cadastré : androne) : inscription par arrêté du 4 juillet 2014

Origine et histoire de la Maison médiévale

La ville n’a conservé de ses constructions primitives qu’une maison ancienne qui servit d’église jusqu’à l’édification d’un nouvel édifice religieux. La façade, composée de deux niveaux, présente au rez-de-chaussée l’ancienne porte ogivale et les étroites fenêtres qui éclairaient la salle basse. Le premier étage, marqué par un bandeau servant d’appui aux fenêtres, est percé de trois baies géminées dont les colonnettes portent des chapiteaux sculptés. Le chapiteau de la baie isolée, décoré d’oiseaux, se rattacherait par son galbe à la fin du XIIe siècle ; le fût de la colonne est en marbre et il est possible que ces éléments proviennent d’un autre monument. Les chapiteaux des deux baies jumelles renvoient à la fin du XIIIe ou au début du XIVe siècle, période à laquelle la construction paraît attribuée. La façade constitue l’essentiel de l’édifice primitif ; les murs de refend, les planchers et la charpente ont disparu, probablement lors de l’affectation de la maison au culte. Vers 1840, un clocher a été élevé dans le prolongement de la façade, en légère saillie ; largement ouvert à l’intérieur, il communique avec une tribune qui occupe toute la largeur de la salle. Sur la paroi opposée subsistent des restes de l’autel. L’ensemble a été édifié entre la fin du XIIIe siècle et le début du XIVe siècle, en deux campagnes distinctes, comme l’indique une reprise en « coup de sabre » à l’étage. Son importance et la qualité du décor sculpté font de cette demeure une résidence patricienne, traditionnellement associée aux évêques d’Agen ; cette présence épiscopale n’est toutefois peut‑être pas antérieure au début du XVe siècle : selon l’historien Pierre Simon, un document de 1423 mentionne "la maison du Vacquier où le seigneur Imbert, évêque d'Agen, faisait alors sa continuelle résidence". Après la destruction de l’église Saint-Barthélemy par les protestants dans les années 1560 et la restauration du culte catholique par l’évêque Nicolas de Villars en 1601, la demeure fut transformée en église et dotée d’une chapelle. La partie inférieure du clocher‑tour aligné sur la rue est datable de la seconde moitié du XVIIe siècle, ou peut‑être du début du XVIIIe siècle ; une cloche bénie en 1712 fut destinée à ce nouveau clocher. Converti en atelier de salpêtre pendant la Révolution, l’édifice a été restauré entre 1819 et 1821, avec notamment la reconstruction du clocher par le maître‑maçon Jean Salvan et le maître‑charpentier Jean‑Pierre Juilhac. Désaffecté comme lieu de culte après la construction de la nouvelle église en 1886, l’intérieur a été réaménagé en salle de spectacle, tandis que la façade sur la rue de l’École, en parfait état, a été classée en 1912.

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