Origine et histoire
Fondée à Lille en 1761 et établie au 27 rue Esquermoise, la Maison Méert est une institution pâtissière réputée pour ses gaufres fourrées à la vanille de Madagascar. L'agencement et la décoration actuels de la boutique datent de 1839 et ont été réalisés par Charles Benvignat, Charles Stalars et Félix Huidiez. La boutique et sa devanture sont classées au titre des monuments historiques par arrêté du 5 août 1980. L'origine de l'établissement remonte à l'installation du confiseur-chocolatier Delcourt, puis à la reprise en 1773 par Modo de Rollez, qui y fabriquait des crèmes glacées et fit entreprendre le réaménagement. La maison fut reprise par Michael Paulus Gislinus Meert en 1849, puis par la famille Cardon en 1900, tout en conservant l'enseigne Méert. Un salon de thé a été aménagé à l'arrière de la boutique en 1909 et un second salon apparaît dans les années 1930 ; d'autres aménagements et salons ont été créés par la suite, notamment une ouverture en 1948. Un restaurant gastronomique a été ouvert en 2008 sous la direction du chef Maxime Schelstraete, puis repris en 2018 par Tom Truy‑Courties. Sous la direction de Thierry Landron, la maison a développé de petits points de vente livrés quotidiennement depuis la boutique de Lille vers Roubaix et Paris. Méert a reçu de nombreux prix nationaux et internationaux et a été présente dans l'un des pavillons de l'Exposition universelle de Shanghaï en 2010. La boutique a accueilli de nombreux visiteurs illustres, parmi lesquels Buffalo Bill, Napoléon, plusieurs familles royales et, aux XXe et XXIe siècles, des personnalités littéraires, politiques et artistiques ; Charles de Gaulle recevait régulièrement des gaufres de Méert à l'Élysée. En 1864, la Maison Méert devint fournisseur officiel du roi Léopold Ier. En 2014, Martine Aubry reçut le président François Hollande à déjeuner à la boutique. Le décor de la maison s'inscrit dans un registre flamboyant à accents orientalistes, avec dorures, plafonds à caissons et un balcon en fer forgé portant le chiffre R de Rollez ; les matériaux employés — bois précieux, cuivres, jeux de glace et marbre turquoise veiné — accentuent l'impression de luxe. Le portail d'entrée, inspiré du maniérisme, présente sirènes, masques, guirlandes, arabesques et médaillons, avec la date 1859. Le bâtiment est asymétrique, composé de trois niveaux couronnés par un comble éclairé de quatre fenêtres en chien‑assis, et les étages présentent chacun six hautes fenêtres aux huisseries ouvragées. L'intérieur commercial est organisé en trois parties : la boutique de droite, accessible également par une porte en verre donnant sur la rue Esquermoise, où l'on achète gaufres, chocolats et guimauves ; la partie gauche, dédiée aux gâteaux, mignardises et viennoiseries ; et l'arrière-boutique, qui abrite le salon de thé et le restaurant, prolongés en saison par l'ouverture d'une verrière sur la cour. Au sous-sol, un musée rassemble environ 5 000 pièces et matériels remontant au XVIIe siècle, exposés dans un ancien office. La gaufre fourrée à la vanille de Madagascar, produit phare de la maison, est d'abord cuite, puis coupée dans l'épaisseur et garnie d'un mélange de vanille et de sucre avant d'être empaquetée par six en papier doré ou par douze en boîtes cartonnées. Depuis 2006, des variantes saisonnières appelées EphéMéert renouvellent les parfums chaque été et chaque hiver, avec des saveurs telles que spéculoos, violette‑cassis ou fraise‑Vichy. Outre les gaufres, la boutique propose confiseries, pâtisseries, confitures, chocolats et macarons présentés dans de nombreux parfums et conditionnements ; pour Pâques, Méert réalise des œufs, certains dépassant le kilogramme et contenant des dizaines de chocolats. La maison fabrique également guimauves aux parfums variés, gâteaux pour six à huit personnes, petits gâteaux réinterprétés comme une religieuse ornée d'un macaron au caramel, mille‑feuilles, éclairs, tartelettes, baba au rhum, pains d'épices et bonbons, et propose en été un stand de glaces maison devant la boutique. La boutique principale de la rue Esquermoise conserve le salon de thé, le restaurant gastronomique et le service traiteur, tandis que d'autres implantations existent à Roubaix, sous la forme d'une brasserie dans l'enceinte du musée La Piscine, et à Paris, avec des boutiques rue Elzévir (ouverte en 2010), rue Debelleyme et un corner à La Grande Épicerie ; les produits phares vendus à Paris sont fabriqués à Lille et transférés régulièrement.
