Origine et histoire
La façade présente des baies en arc surbaissé, profilées de moulures toriques et d’un listel saillant, ornées de petits chapiteaux à feuillages frisés partiellement dissimulés sous des boiseries. Sous les boiseries de la façade sur la place peuvent également apparaître des arcades en pierre sculptée. Le rentier du domaine ducal indique qu’entre 1455 et 1458 l’emplacement est occupé par une maison, avec une cuisine en dépendance, appartenant à Eon Bugaud ; la maison borde au nord la rue aux Asnes et le propriétaire y a fait édifier sa cuisine. Les recherches conduites lors de l’opération de réhabilitation de 1987 à 1991, dirigée par l’architecte Jacques Kervegant, montrent que la maison a été reconstruite dans la seconde moitié du XVe siècle sur l’emplacement d’un édifice plus ancien. Les murs latéraux mitoyens des n°2 et 4 rue Emile Burgault ne correspondent pas aux façades des maisons et pourraient avoir été surhaussés, notamment pour le n°2, en relation avec un édifice antérieur. Lors de la restauration, on a constaté au niveau du sous-sol et du rez-de-chaussée de la façade rue des Chanoines l’existence de corbelets en pierre dont le niveau diffère de celui des planchers en place. Le pignon nord comprend une porte en plein cintre dont la partie haute émerge dans la cave du n°4 ; cette ouverture correspondrait à « l’issue de la dite maison en la rue aux Anes » mentionnée dans les archives. Pour Albert Dégez, la charpente en bois-de-brin, les croix de Saint-André et les encorbellements à galandage rattachent la partie basse de l’édifice au groupe des pans de bois vannetais primitifs, observation confirmée par le rentier. Avant la restauration, la maison présentait des traces d’exhaussement — bois de faible équarrissage et remplacement probable de l’escalier en vis par un nouvel escalier — susceptibles de remonter au XVIIe siècle ; l’édifice d’origine comportait deux étages carrés. Cette surélévation pourrait être liée aux besoins en logements générés par l’installation du parlement de Bretagne à Vannes. Les photographies anciennes montrent l’immeuble enduit avant restauration, avec des boiseries au rez-de-chaussée aménagées pour une boutique. En 1958, l’immeuble a été consolidé par l’adjonction de deux piliers moulurés doublant le mur mitoyen et l’élément d’angle. Lors de la restauration de 1987 à 1991, le choix a été fait de restituer la polychromie du colombage en s’appuyant sur des pigments naturels utilisés à l’époque.