Origine et histoire
L'hôtel Jouffroy, aussi appelé maison Jouffroy ou hôtel Jouffroy de Luxeuil, est un hôtel particulier situé au 1, rue du grand Charmont, dans le quartier Battant à Besançon (Doubs). Il a été construit entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle pour Perrin Jouffroy de Luxeuil, ancêtre du marquis Jouffroy d'Abbans. L'édifice fut élevé à une époque où la Franche-Comté était sous domination des Habsbourg espagnols et où Besançon constituait la seconde ville de la province. L'hôtel appartint à la famille de Jouffroy d'Abans, alors très influente dans la vie locale. Après l'annexion du comté de Bourgogne au royaume de France, la famille perdit progressivement de son influence et l'hôtel fut vendu. Il devint successivement une auberge connue comme l'Auberge du Lion Vert puis l'Auberge du Mouton Noir, puis une pension académique accueillant les enfants de la bourgeoisie et de l'aristocratie. Au XIXe siècle, l'édifice redevint auberge, prit mauvaise réputation et tomba en délabrement avant de rester inoccupé pendant la seconde moitié du XIXe siècle, la Belle Époque et la Première Guerre mondiale. Vers les années 1920, le sous-sol fut investi par une communauté de Russes blancs qui y fondèrent la chapelle orthodoxe russe Saint-Étienne et Sainte-Marie. L'hôtel a été inscrit au titre des monuments historiques le 25 octobre 1937, l'une des premières protections patrimoniales de la ville après les forteresses de Vauban. Ses façades ont été restaurées entre 1989 et 1990 par la Société anonyme immobilière de la Ville de Besançon. La chapelle Saint-Étienne et Sainte-Marie a été restaurée entre 1998 et 2000 et conserve sa vocation cultuelle. Depuis 2000, le corps de logis et les bâtiments nobles abritent l'Agence d'urbanisme Besançon Centre Franche-Comté, tandis que les soubassements et le sous-sol sont occupés par la chapelle et la cour affectée au domaine public artificiel. Sur la rue, les fenêtres du rez-de-chaussée sont protégées par des grilles ferronées ouvragées et une fenêtre en ogive est ornée d'un vitrail, vestige d'un oratoire intérieur. La porte d'entrée présente un encadrement à colonnettes surmonté d'un pinacle à feuillages. Au XIXe siècle, un balcon gothique ajouré, soutenu par trois sculptures de têtes de pages, fut ajouté à l'étage. Dans la cour, l'escalier est abrité par une tour coiffée d'un toit pyramidal.