Maison presbytérale à Lagrasse dans l'Aude

Patrimoine classé Maison classée MH Presbytère

Maison presbytérale à Lagrasse

  • Rue de l'Église
  • 11220 Lagrasse
Maison presbytérale à Lagrasse
Maison presbytérale à Lagrasse
Maison presbytérale à Lagrasse
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Maison presbytérale à Lagrasse
Maison presbytérale à Lagrasse
Crédit photo : Enfo - Sous licence Creative Commons
Propriété de la commune

Période

XVe siècle

Patrimoine classé

L'ancienne maison presbytérale, en totalité, y compris les sol et sous-sol de la cour, et l'ensemble des murs clôturant la cour, sise 16 rue Paul Vergnes, sur la parcelle n°230 de la section B du cadastre, telle que délimitée et hachurée en rouge sur le plan annexé à l'arrêté : classement par arrêté du 15 décembre 2020

Origine et histoire de la Maison presbytérale

La maison presbytérale de Lagrasse, située dans le département de l'Aude (Occitanie), est un édifice dont la construction postérieure à 1457 est attestée. Les peintures du plafond du premier étage sont datées approximativement grâce à l'héraldique : le blason France-Bretagne permet de placer leur exécution avant le 6 décembre 1491 et le blason du pape Innocent VIII fournit l'autre borne chronologique, avant le 25 juillet 1492. Dans la grande salle, une poutre longitudinale s'assemble à trois poutres transversales de même hauteur ; cette poutraison porte des poutrelles qui délimitent dix compartiments décorés, et des peintures en métopes ornent les faces contre chaque poutre. L'ensemble compte 80 panneaux peints, dont six ont perdu leurs décors, représentant personnages, animaux, végétation et monstres. L'édifice a été fortement remanié en 1491 ou 1492, datation établie par l'héraldique des plafonds peints. Il résulte du regroupement de trois maisons élémentaires de la fin du XIIIe ou du début du XIVe siècle et de leurs arrière-cours, désignées dans le dossier comme MSN1, MSN2 et MSN3. La maison élémentaire la plus au sud (MSN1) apparaît dans les sources en 1359 et appartenait à Johan de Lort, dont le souvenir subsiste dans le nom actuel de la rue Saint-Michel. La rue Paul Vergnes portait alors le nom d'un autre habitant, Guillaume Balby, et était appelée rue de Vitalis Vignals. Au sud de la maison de Johan de Lort devait être percée une impasse d'environ 3,70 m de large pour donner accès au portail mineur oriental de la nouvelle église paroissiale. En 1457, l'emprise de la maison était divisée : le tiers occidental constituait un espace vide rattaché à l'église paroissiale — le patu de Saint-Michel formé par le regroupement d'arrière-cours — tandis que les deux tiers orientaux, résultant du regroupement des trois maisons, étaient bâtis et appartenaient à Bonet Boutet. Le patu de l'église fut en grande partie bâti et réuni au bâtiment oriental, formant un petit hôtel particulier (MSN5) décoré de plafonds peints à poutres et solives et à caissons vers 1491–1492. À partir des années 1620, la maison, mitoyenne de l'église paroissiale, apparaît dans les sources comme le presbytère. La fonction de l'édifice entre 1457 et 1620 reste inconnue ; l'étude des listes de curés pourrait, à l'avenir, permettre d'identifier leur lieu de résidence avant 1620 et de préciser le moment où la maison devint presbytère. La maison située au 9 rue des Cancans a longtemps été considérée, peut-être à tort, comme l'ancien presbytère ; Roger Hyvert l'a avancé en 1948 en s'appuyant sur des mentions de « maison du sacristain » ou « chapellenie ». Cependant, les plans des fiefs abbatiaux de 1769 localisent la maison du sacristain au n°5 de la rue des Cancans et non au n°9, et les appellations « maison du sacristain » ou « chapellenie » ne garantissent pas qu'il s'agisse de la résidence des curés. En 1620, alors que la maison 16 rue Paul Vergnes est déjà le presbytère, la maison 5 rue des Cancans est encore reconnue comme celle du sacristain, et en 1650 un conflit montre que cette dernière n'était pas la résidence du curé et qu'elle était en très grand état de ruine par manque d'entretien. De grands travaux menés à la fin du XIXe siècle ont profondément remanié l'organisation intérieure et les circulations, et entraîné la destruction du tiers septentrional de la maison, qui constituait une ancienne unité d'habitation du XIIIe–début XIVe siècle. L'édifice a perdu sa fonction de presbytère en 2000. En 2016, la propriété communale accueillait la « Maison du Patrimoine » du village, qui présentait une exposition sur les plafonds peints médiévaux de Lagrasse et du Languedoc. La maison nord (MSN3) fait l'objet d'un dossier individuel ; les maisons centrale (MSN2) et sud (MSN1), dont les traces antérieures au XVe siècle ne subsistent que dans les sources écrites, sont décrites dans le présent dossier. Sur le plan des protections, la porte et un plafond peint ont été inscrits en avril 1948, deux plafonds peints datés du XVe siècle (l'un au rez-de-chaussée, l'autre au premier étage) ont été classés en mai 1954, et la totalité de l'ancienne maison presbytérale — maison, cour et murs — a été inscrite en septembre 2016 puis classée en décembre 2020.

Liens externes