Origine et histoire
La Maison Renaissance, ancien Fief des Arcs, aussi appelée château des Arcs, château de Provigny ou maison Renaissance, se situe à Cachan (Val-de-Marne) et enserre les vestiges de l'aqueduc romain de Lutèce. Trois piles et une portion d'arc de l'aqueduc antique subsistent ; ces éléments ont peut‑être donné dès le XVIe siècle le nom de fief des Arcs. La façade nord actuelle a été plaquée contre ces vestiges par la famille d'Aligre au troisième quart du XVIe siècle : elle se compose de trois avant‑corps peu marqués implantés entre les piles, le central ouvrant sur une porte cochère surmontée d'une salle voûtée en croisées d'ogives ; la tourelle d'escalier est probablement contemporaine de ces travaux. La façade sud, quant à elle, porte la trace de remaniements importants aux XVIIe et XIXe siècles. Dans les années 1620, les piles de l'aqueduc Médicis, proches de la façade nord, la dissimulent presque complètement. Au cours de la seconde moitié du XVIIe siècle ont été ajoutés deux bâtiments accolés au corps ancien : à l'est, une dépendance à vocation agricole, et à l'ouest un logis en L dont la façade orientée à l'est était rythmée par des pilastres encadrant la travée centrale surmontée d'un fronton triangulaire ; un escalier à balustres en bois tourné, aujourd'hui démonté, subsistait de cette époque. Le logis ouest a ensuite été fortement remanié au milieu du XIXe siècle avec l'élévation d'un étage de combles, l'installation d'un perron à colonnes ioniques et la fermeture de la cour par une grille ; une fabrique en forme de chapelle fut implantée dans le parc vers 1820, mais elle était en ruines avant la fin du siècle. Le domaine a connu une longue suite de propriétaires : à partir du XIVe siècle il relève de la couronne, passe successivement entre d'autres seigneurs puis, en 1548, Claude d'Aligre fait ériger la construction qui s'appuie sur les vestiges de l'aqueduc ; elle demeure ensuite dans plusieurs familles nobles, dont les Doujat, avant d'être vendue en 1756 et, au XIXe siècle, de relever des familles Cousin de Méricourt et Besson. Palmyre Anaclète Besson, épouse de Provigny, fut la dernière propriétaire privée ; elle légua sa propriété et une somme à l'Assistance publique et donna la collection de violons de son père, comprenant notamment un Stradivarius dit "Le Provigny", au Conservatoire de musique de Paris. Conformément à ses volontés, un hospice (EHPAD Cousin de Méricourt) fut créé sur le domaine en 1913 ; le château logea alors le personnel de l'hospice avant d'être transformé dans les années 1980 en conservatoire de musique. Les vestiges de l'aqueduc romain ont été classés monument historique en 1862 et la construction du XVIe siècle qui l'enserre en 1875 ; l'ensemble a fait l'objet d'une importante campagne de restauration dans les années 1990. Le château se trouve au 2 rue Besson, la Bièvre passe sous le bâtiment, le pont‑aqueduc Belgrand et l'aqueduc Médicis jouxtent la parcelle, l'entrée du conservatoire est au 18 avenue Cousin‑de‑Méricourt et la limite ouest du domaine correspond à la rue de Provigny.