Origine et histoire
La maison sise aux Forannes appartient à la série des cadrans solaires exécutés par le peintre cadranier piémontais Giovanni Francesco Zarbula aux alentours de 1840. La vie de Zarbula, parfois orthographié Zerbolla, reste mal connue, mais il réalisa entre 1833 et 1881 environ une centaine de cadrans solaires dans les Alpes françaises et italiennes. Ses cadrans sont des cadrans verticaux déclinants conçus selon une technique qui fonctionne correctement autour de 45° de latitude ; de fait, ses réalisations se situent entre 44°23′ et 45°09′. Cette méthode assure une grande précision : les cadrans sont justes à cinq minutes près et le style est fixé à un degré près. Zarbula peignait ses cadrans à fresque, les encadrait de motifs géométriques en trompe-l'œil et y ajoutait divers symboles tels que soleils, lunes et monogrammes. Il signait ses œuvres de ses initiales et environ cinquante comportent une devise. Son aire d'activité se situe dans un quadrilatère délimité par Valloire, Fenestrelle, Argentera et Seyne, couvrant près de 50 km sur 80 km. Les cadrans sont installés sur des édifices simples — maisons, fermes — dans une région rurale et relativement isolée. La répartition géographique compte, en France, dans le secteur nord le Briançonnais (29 cadrans), la vallée de la Clarée (4), Valloire (2) et Vallouise (4), et dans le secteur sud Jarjayes (1), Les Orres (1), le Queyras (38) et l'Ubaye (2). En Italie, dans le Piémont et la val Cluson, on recense une vingtaine de cadrans, dont sept à Pragela, six à Sestrières et un à Usseaux. Sur la centaine d'origine, une cinquantaine de cadrans subsistent, une dizaine présentant encore des tracés lisibles. Dans les Hautes-Alpes, sept de ces cadrans sont protégés au titre des monuments historiques.