Origine et histoire
Au XIVe siècle, le quartier de la rue de la Grande Côte était un fief du chapitre Saint-Salvi. Depuis sa construction, l'immeuble a connu plusieurs transformations. La façade sur la rue a été conservée avec ses portes et fenêtres anciennes, de même que celle donnant sur l'impasse adjacente. Le côté tourné vers le Tarn a été remanié, probablement lors de l'élargissement de la rue de la Dongue pour prolonger le quai Choiseul jusqu'au Pont vieux. L'impasse paraît avoir été fermée par la construction d'une dépendance, empiétant sur le prolongement de la rue d'Engueysses. Il existait sans doute, à l'origine, des accords avec le chapitre ou la ville pour des échanges de terrains. La porte d'entrée est rectangulaire, sous un linteau appareillé orné d'une clé saillante en bossage trémoïde; au-dessus, un petit entablement à larmier droit laisse place à des pilastres prolongés et surmontés de balustres à boules, encadrant un fronton cintré reposant sur deux volutes et rompu en son milieu pour dégager un cartouche ovale. Le mur de façade du rez-de-chaussée est parementé en pierre d'appareil irrégulier, tandis que les étages sont en briques ; chacun des deux premiers étages est éclairé par deux grandes fenêtres à meneaux croisés. Les pilastres latéraux saillants supportent un petit entablement droit qui forme des retours saillants au niveau des pilastres. L'édifice médiéval est aujourd'hui largement intégré dans une demeure plus vaste édifiée au XVIIe siècle, les vestiges médiévaux se remarquant seulement dans la moitié gauche de l'élévation sur le quai Choiseul. L'aménagement du quai a vraisemblablement entraîné une reconstruction quasi totale de la maison. Catherine Guiraud signale que la maison s'ouvrait sur une venelle aménagée le long des fortifications et, dans son mémoire de maîtrise, la présence de peintures de la fin du XVIe siècle sur les murs intérieurs du demi-étage sous comble. Le Livre des Reconnaissances de 1755, au profit du chapitre Saint-Salvi, mentionne une maison près de la porte du Tarn, alors propriété du sieur Delecouls, décrite comme "contenant dix cannes deux pans, confrontant du septentrion avec la rue de la dougue de la muraille de la ville ; du levant avec jardin..." Isidore Sarrasy indique que la maison appartient à Etienne Lacombe aux états de section de 1791. Le cadastre de 1810 montre que la surface occupée était alors plus importante, s'étendant sur quatre parcelles supplémentaires aux contours très découpés. En 1836, la maison est la propriété des messieurs Rias et Boyer.