Origine et histoire de la Maison Unal
Maison Unal, au hameau de Chapias
La maison Unal, située au hameau de Chapias à Labeaume (Ardèche), est une maison bulle relevant du courant dit « architecture‑sculpture ». Le peintre Joël Unal et son épouse confièrent les plans à l'architecte Claude Haüsermann pour concevoir cette demeure inscrite dans le corpus des maisons coques. La construction, commencée en 1973, a été réalisée en voile de béton sans coffrage, technique de béton armé permettant une grande liberté formelle et favorisant l'autoconstruction. Les travaux se sont achevés en 1990, à l'exception des peintures extérieures terminées en 2000. L'édifice se compose de bulles accolées suivant l'organisation de la vie familiale et les contraintes du site ; les volumes arrondis, presque sphériques, sont posés directement sur le rocher sans fondation apparente. Les espaces intérieurs ne sont pas cloisonnés et une partie du mobilier est intégrée à l'architecture. Implantée au cœur d'une forêt, la maison évoque des formes organiques comparées à des champignons et s'inscrit dans les analyses de Michel Ragon sur l'architecture‑sculpture. Joël Unal et son épouse ont participé activement à la conception, à la construction et à l'évolution de la maison, qui a continué d'évoluer au fil de son habitat. À partir de 1996 une piscine a été aménagée, la terrasse a été agrandie en 2004 et en 2008 une nouvelle bulle indépendante a été ajoutée pour accueillir une salle de bains supplémentaire. Joël Unal, pionnier de l'autoconstruction, a partagé sa méthode en publiant Pratique du Voile de Béton en Autoconstruction. En 2004 la maison a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » et elle a été inscrite au titre des monuments historiques le 22 avril 2010. Sont protégés la maison, sa piscine, sa terrasse, la salle de bains dite « Diane » et le sol de la parcelle F 175 sur laquelle elles sont situées. Il s'agit de la deuxième maison à coque en voile de béton inscrite en France, après la maison du Rouréou dite maison Gaudet d'Antti Lovag à Tourrettes‑sur‑Loup. Des publications et un film documentaire retracent l'histoire et les techniques de cette réalisation, qui demeure un exemple significatif d'architecture expérimentale fondée sur le béton sans coffrage et l'autoconstruction.