Origine et histoire de la Maison Vannes et sa femme
Maison dite de Vannes et sa femme.
Maison à pans de bois à étages dont les niveaux supérieurs surplombent la rue et dont l'armature est apparente. Les poutres moulurées et sculptées décorent les trois étages et une statuette sculptée de franciscain se trouve sous les combles. Le second étage et le pignon sont revêtus d'ardoise. Au rez-de-chaussée, en encoignure, deux bustes en pierre sculptée représentent un bourgeois de Vannes et sa femme. L'enseigne dite «Vannes et sa femme» tient son nom de ces célèbres ronde-bosses encastrées sur la façade nord. Une déclaration de 1677 pour Julienne Ehanno, compagne de Jean Queneau sieur de Lormouet, mentionne la maison ouvrant alors sur la rue de «La Laiterie», aujourd'hui rue du Bienheureux Pierre René Rogue, avec une cour correspondant à la cour actuelle, une buanderie — d'où la présence d'un puits — et une écurie. Les caractères du pan de bois, malgré des remaniements, font remonter la maison au XVIe siècle, même si le rentier du domaine ducal de 1455-1458 signale déjà une maison à cet emplacement appartenant à Jehan Guillemoto. La cheminée à colonnettes du premier étage relève d'un modèle du XVIe siècle. L'escalier tournant à retours, avec jour, remplace sans doute au XVIIe siècle l'escalier primitif, probablement en vis. La façade en pan de bois porte des traces de reprise : l'encorbellement a été refait et un étage a été ajouté, réduisant la hauteur de l'ancien étage carré. Les têtes de poutre reposent désormais sur de petites pièces horizontales insérées entre deux poteaux et sont soutenues par des poteaux supplémentaires visibles en façade, vestiges de cette opération. Au XIXe siècle, le partage de la moitié sud du rez-de-chaussée avec le n°1 de la rue explique la demande de Perrine Gicquel d'élever jusqu'au 2e étage un pan de bois sur le mur de clôture de la cour, ce qui justifie l'augmentation vers le sud de la façade est et l'existence d'une galerie sur cour. Les clichés anciens montrent l'existence de deux boutiques séparées par des vitrines et des accès différents ainsi que la porte qui donne aujourd'hui sur le restaurant et l'escalier du XVIIe siècle, et l'épaisseur du mur peut traduire une séparation entre deux logis. La sculpture «Vannes et sa femme» est une enseigne en granite polychrome, probablement du XVIe siècle, constituée de deux bustes côte à côte — la femme à gauche et l'homme à droite — aux visages joviaux et très expressifs. Leurs mains, aujourd'hui amputées, ont peut-être tenu des objets. Ces bustes, hauts de quelques dizaines de centimètres, émergent de l'angle de la maison située au 3, rue du Bienheureux Pierre-René Rogue, à l'angle de la rue Noé, dans le coin sud-ouest de la place Valencia. La façade et la toiture de cette maison, datées des XVe et XVIe siècles et ayant appartenu à Gilles de Bretagne, ont été inscrites aux Monuments historiques en 1929. L'origine de l'enseigne reste mystérieuse, mais son surnom est attesté dès le début du XIXe siècle. Au printemps 2010, un fragment de la tête de l'homme s'est détaché, conduisant les services des Bâtiments de France à découper la partie supérieure du crâne pour la remplacer. La signification de la sculpture est inconnue : elle pourrait être une enseigne commerciale, peut-être pour un cabaret, ou entretenir un lien avec le Château-Gaillard situé en face, ou avec une famille locale nommée Vennes. Des couples sculptés comparables existent ailleurs dans le Morbihan, notamment à Landévant, Questembert (hôtel Belmont), Malestroit, Limerzel et Pontivy, où ils portent des surnoms analogues. Source : Portail de Vannes et de sa région.