Origine et histoire des Maisons fortes romanes
La Maison romane présente un rez-de-chaussée percé d'une porte basse voûtée et d'une étroite meurtrière, ainsi qu'un premier étage en encorbellement ajouré d'une fenêtre géminée romane avec une colonnette et un chapiteau à crossettes. Les maisons romanes de Mont-de-Marsan témoignent des origines médiévales de la ville; elles ont été bâties dans la seconde moitié du XIIe siècle, peu après sa fondation par le vicomte Pierre de Marsan, et possèdent une fonction défensive plus ou moins marquée. Deux d'entre elles se situent rue Maubec, voie longeant les remparts et probablement l'une des plus anciennes de la cité, qui se termine par une ruelle médiévale traversée par un pontet. La première, au 6 rue Maubec, est une maison forte en pierres coquillières, insérée dans le mur d'enceinte du XIIIe siècle et vraisemblablement intégrée au dispositif défensif côté Douze. Sa façade comporte deux murs parallèles de 90 cm d'épaisseur, distants d'environ deux mètres; au rez-de-chaussée une porte basse voûtée s'ouvre à côté d'une meurtrière, et le premier étage en encorbellement repose sur une rangée de corbeaux supportant une corniche qui dissimule des mâchicoulis percés de meurtrières. Cette maison est inscrite au titre des Monuments historiques par arrêté du 3 octobre 1929. La seconde, au 24 bis rue Maubec, est moins bien conservée ; elle est elle aussi en pierres coquillières et s'appuie côté nord sur le rempart de la première enceinte protégeant la Douze. Son intérieur conserve des peintures murales gothiques des XIVe et XVe siècles, à caractère civil et héraldique, aujourd'hui presque illisibles : une frise de losanges et de fleurs de lys et une fresque représentant quatre musiciens jouant du psaltérion, de la viole, de la guiterne et du tambourin. Ces décors intérieurs, qui suggèrent une origine noble, sont classés au titre des Monuments historiques par décret du 3 décembre 1984; la maison a servi au XVIIe siècle de grenier, au XIXe siècle de magasin, et a été acquise par la commune en 1981. Rue Lacataye se trouvent deux autres maisons romanes du XIIe siècle, situées non loin du donjon du même nom; l'une abrite le musée Dubalen et l'autre sert de logement de fonction dépendant de la Préfecture des Landes. La ville conserve par ailleurs d'autres vestiges médiévaux postérieurs aux maisons romanes, notamment des fortifications datant du XIIe ou XIIIe siècle inscrites aux Monuments historiques par arrêté du 21 novembre 1942, comme les remparts le long de la promenade du 21-Août-1944, une section des remparts et sa tour de guet à l'ancienne Cale des bains (29 rue Armand-Dulamon), et des vestiges sur le cours aval de la Douze ornés d'une maison crénelée présentant deux baies géminées à remplage. La rue des Arceaux conserve six passages couverts à colombage, dont deux accolés, qui relient les premiers étages d'immeubles appartenant au même propriétaire : l'un servait de réserve pour les denrées venues du port fluvial, l'autre faisait office de boutique donnant sur la rue de Saint-Sever (actuelle rue Léon-Gambetta). Le « donjon » de Lacataye, en réalité la juxtaposition de deux maisons fortes romanes construites en pierres coquillières au XIVe siècle, forme un ensemble massif et cubique dont l'un des bâtiments aurait été destiné à abriter la population et à servir de poste d'observation; l'édifice est inscrit aux Monuments historiques depuis le 22 juillet 1942. Enfin, la maison de l'éclusier, bâtie en pierres coquillières sur la rive droite du Midou et pourvue d'archères canonnières sur ses façades nord et est, serait à l'origine un moulin fortifié permettant de manœuvrer les écluses reliant le Midou et la Douze; incluse dans les remparts, elle est inscrite à l'inventaire des Monuments historiques depuis le 21 novembre 1942.