Origine et histoire des Maisons, Rue du Cygne
La maison, un hôtel particulier situé 27 rue du Cygne dans le Vieux-Tours, conserve des éléments des XVe et XVIe siècles, notamment une tourelle gothique et une galerie murée ornée de pilastres, de cartouches et de cariatides, qui constitue un bel exemple d'architecture civile de la Renaissance. Elle a longtemps été une dépendance de l'hôtel de la Bourdaisière. Le corps de logis principal date du XVe siècle ; la galerie, ajoutée au XVIe siècle (vers 1540 selon l'une des mentions), est richement décorée. La travée du logis à gauche de l'escalier conserve des baies de la fin du XVe siècle, tandis que les travées à droite ont été remaniées au XVIIIe siècle et pourvues de grilles de balcon de la même époque ; un petit corps de logis au nord pourrait également dater du XVIIIe siècle. L'édifice, construit dans la partie orientale du Vieux-Tours au sein d'un îlot bordé par les rues Colbert, de la Scellerie et de la Barre, se trouve dans un secteur qui, au moment de sa construction, était inclus dans l'enceinte médiévale mais présentait de nombreuses parcelles humides ou marécageuses. L'aile ouest a été édifiée vers la fin du XVe siècle, puis l'ensemble a été agrandi aux XVIe et XVIIIe siècles par l'adjonction d'ailes sud et nord. En 1622, les Ursulines louent l'hôtel en attendant la construction de leur couvent ; l'archevêque de Tours en fait l'acquisition en 1766, puis il le donne en 1776 à son intendant ; le bâtiment accueille par ailleurs le petit séminaire de Tours entre 1774 et 1781. Le corps de logis principal et l'aile sud dite « François Ier » sont inscrits au titre des monuments historiques par arrêté du 13 juillet 1926. L'hôtel se compose de trois corps donnant sur une cour originellement ouverte à l'est, reliée à la rue du Cygne par un passage couvert ; le portail d'entrée en plein cintre, ouvrant sur la rue, est à deux vantaux séparés par une guirlande verticale décorée de motifs végétaux et d'une tête humaine. Une impasse longe au nord les bâtiments et s'ouvre sur la rue du Cygne ; elle est considérée comme une ancienne voie publique qui desservait peut-être l'hôtel avant l'élévation de l'aile nord. Le corps de logis principal, situé à l'ouest de la cour, est desservi par une tour d'escalier pentagonale plaquée contre la façade ; la partie sud de ce logis a conservé son état d'origine et ses baies témoignent d'une construction du XVe siècle, tandis que les travées au nord de la tourelle montrent des remaniements du XVIIIe siècle visibles notamment aux grilles de balcon. L'aile sud, parfois appelée aile François Ier et datée du XVIe siècle, présente des pilastres encadrant les baies, une frise et des décors d'ardoise en triangles et losanges caractéristiques de la Renaissance française ; une frise accompagnée de cartouches figurés, peut-être représentant François Ier, est signalée, mais ces ajouts peuvent être modernes. Ce corps possédait au rez-de-chaussée une galerie dont les arcades ont été murées, et les trois baies de l'étage montrent une anomalie saillante : leurs bases sont horizontales, tandis que les linteaux des baies de gauche et de droite sont obliques, la partie la plus basse étant tournée vers la baie centrale. L'aile nord paraît appartenir au XVIIIe siècle ; le linteau d'une porte intérieure porte la mention « dortoir », renvoyant vraisemblablement à l'usage du bâtiment comme petit séminaire.