Origine et histoire de la Maladrerie
La maison dite Maladrerie, ou Maison des Anglais, est un monument historique situé à Coulounieix‑Chamiers (Dordogne), en bordure de l'Isle, avenue Pierre Mendès‑France. Wlgrin de Taillefer recense quatre maladreries à Périgueux — Saint‑Hippolyte, Toulon, Salvanjou et Capite‑Pontis‑Lapidei‑Civitatis — mais aucune ne correspond à celle de Coulounieix‑Chamiers. À tort qualifiée de léproserie, cette construction des XIIe et XIVe siècles est en réalité un hôpital implanté au bas du coteau de l'Écornebœuf, en bordure de la rivière, fonction qui lui est attribuée par Wlgrin de Taillefer et confirmée par Louis de Lagrange‑Chancel. Selon Géraud Lavergne, il fut appelé hôpital de l'Écornebœuf ou hôpital de Charroux, du nom de W. de Charroux, gouverneur qui l'aurait fondé avant 1247. Il est cité dans le testament d'Hélie de Vitrac en 1310 parmi les hôpitaux de Périgueux, et non parmi les léproseries. Appauvri par la guerre de Cent Ans, l'hôpital sollicite en 1419 du pape des indulgences et des aumônes, demande qui est renouvelée en 1433 en rappelant qu'il a de tout temps accueilli les pèlerins pauvres et autres voyageurs. Aux XVIe et XVIIe siècles, la fondation est désignée comme « commanderie » (praeceptoria) dirigée par un « commandeur » (praeceptor), et les archives conservent des reconnaissances en faveur de Jean Thibaud le jeune (1513) et d'Étienne Galopin (1538). En 1609, l'hôpital de Charroux et son hospitalier Guillaume Dexidour sont encore mentionnés dans un acte d'achat d'une métairie. Au cours du XVIIe siècle, l'hôpital de Charroux est réuni à l'hôpital Sainte‑Marthe de Périgueux, comme l'attestent des baux de 1676 et 1681, et l'on en déduit que les maladreries et léproseries furent regroupées à Sainte‑Marthe conformément à la déclaration royale d'avril 1665. L'édifice fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques par arrêté du 6 juillet 1907.