Origine et histoire de la Malouinière de la Verderie
La malouinière de la Verderie, à Saint-Servan (Saint-Malo), date de 1637 et figure parmi les plus anciennes malouinières, ces vastes demeures de plaisance édifiées par des armateurs malouins. Son plan ramassé en L, composé de deux corps de logis desservis par une tour d'escalier octogonale hors-œuvre côté jardin, est visible depuis la rue Dreux et révèle l'influence de l'architecture des XVe-XVIe siècles. Sa situation en périphérie de Saint-Malo, la symétrie de la façade sur jardin et les cheminées épaulées rattachent néanmoins l'édifice à l'architecture propre aux malouinières. La demeure a conservé des lambris-cloisons du XVIIe siècle, malgré des remaniements au XVIIIe siècle qui ont apporté des boiseries au rez-de-chaussée et une extension coiffée d'un toit à la Mansart. Le logis et le jardin sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques. La maison a appartenu à Noël Danycan (1651-1731), seigneur de l'Épine, riche armateur et l'un des principaux corsaires de Saint-Malo; selon la tradition, il observait le retour de ses navires du haut de la tour de la malouinière. En 1698, il fonde la Compagnie royale de la mer du Sud pour ouvrir au commerce français les côtes du Chili et du Pérou, alors appelées Mers du Sud. Perrée du Coudray mena, de 1703 à 1708, deux expéditions dans ces mers et, au retour, découvrit une petite île qu'il nomma Noël Danycan. Le site illustre les premières malouinières de Saint-Malo, antérieures à l'âge d'or du début du XVIIIe siècle lié aux richesses tirées des courses et des expéditions dans les Mers du Sud.