Malouinière de Launay-Ravilly à Saint-Père en Ille-et-Vilaine

Patrimoine classé Patrimoine rural Malouinière

Malouinière de Launay-Ravilly

  • Launay-Ravilly
  • 35430 Saint-Père-Marc-en-Poulet
Crédit photo : Pymouss - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

2e quart XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Ensemble de l'enclos et du logis (cad. C 216, 222, 223, 913 à 915, 917, 918) : inscription par arrêté du 17 octobre 1994

Origine et histoire de la Malouinière de Launay-Ravilly

La malouinière de Launay-Ravilly, située sur la commune de Saint-Père-Marc-en-Poulet (Ille-et-Vilaine), se trouve au nord du département, au sud du bourg de Saint-Père. Le domaine appartenait anciennement à la famille de Goüyon, puis passa par héritage aux familles de Tréal, de Guitté et de Québriac ; en 1550 il fut acquis par Jehan de Launay, qui habitait l'ancien manoir aujourd'hui transformé en ferme. Le logis actuel a été construit en 1732 pour François Baudran (1683-1743), issu d'une vieille famille bourgeoise malouine, avocat au Parlement puis conseiller au Grand Conseil. L'ensemble a fait l'objet d'une étude de Jean-Jacques Rioult lors de son inscription à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1994. Launay-Ravilly est une malouinière de taille moyenne, représentative de l'agencement typique : un logis de plan rectangulaire relié à deux pavillons de service par le mur séparant la cour du jardin. La composition conserve l'ancien manoir au nord‑est, la cour close séparée du jardin, la rabine ouvrant la perspective vers l'est, le saut-de-loup et une basse-cour à double entrée destinée aux communs. Tous les éléments nécessaires à l'autarcie d'une maison de campagne ont été préservés : dépendances et communs — four, latrines, puits, vivier, colombier, écuries, remises et cellier — ainsi que le pigeonnier et le potager. L'architecture, sobre et soignée, associe vraie et fausse modénature ; certaines fenêtres à larmier renvoient à d'autres malouinières comme le Mur Blanc ou la Rivière. Le logis présente des élévations à trois travées et une distribution intérieure compacte où subsistent les fonctions d'origine. L'entrée s'ouvre sur un vestibule contenant l'escalier, qui mène à la salle à manger centrale flanquée d'un grand salon au nord et du bloc cuisine‑office‑tréhory au sud. La cuisine occupe un entresol accessible depuis la mi‑volée de l'escalier et comprend un petit sas ainsi qu'une entrée spéciale au sud, comme dans certaines grandes malouinières. À l'étage, un palier distribue les chambres ; le comble est aménagé dans une charpente à arbalétriers courbes à la base, avec plafond à poutres, entraits et solives encastrées. L'état de conservation et l'authenticité des aménagements intérieurs sont remarquables : lambris, planchers à larges lames cloutées et dallage de la salle à manger sont en grande partie d'origine. Seule la cuisine a perdu son sol ancien, remplacé par un dallage moderne, et le salon a été remanié au XIXe siècle ; ce dernier conserve toutefois des lambris avec réserves et des panneaux peints sur papier acquis lors de l'Exposition universelle de 1855. La qualité de la construction et la préservation de l'environnement font de Launay-Ravilly, selon J.-J. Rioult, un point de perfection du genre malouinière, au même titre que le Mur Blanc. La tradition orale attribue à la propriété une continuité de possession familiale depuis sa construction. La malouinière est inscrite au titre des monuments historiques le 17 octobre 1994.

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