Manoir d'Argentelles à Villebadin dans l'Orne

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir d'Argentelles

  • 64 Argentelles
  • 61310 Gouffern en Auge
Manoir dArgentelles
Manoir dArgentelles
Crédit photo : Pradigue - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Frise chronologique

Bas Moyen Âge
Renaissance
Temps modernes
Révolution/Empire
XIXe siècle
Époque contemporaine
1400
1500
1600
1700
1800
1900
2000
1410
Construction initiale
1417–1449
Occupation anglaise
1449
Reprise du manoir
1571
Possession de Jean Le Franc
1591
Séjour d'Henri IV
Début du XVIIe siècle
Ajout de lucarnes
1957
Sauvetage du manoir
Aujourd'hui
Aujourd'hui

Patrimoine classé

Château, sauf parties classées : inscription par arrêté du 2 novembre 1926 ; Façades et toitures (cad. B 127) : classement par arrêté du 20 octobre 1966

Personnages clés

Guillot d'Ouilly Constructeur du manoir en 1410.
Richard d'Escalles Repreneur du manoir en 1449.
Jean Le Franc Propriétaire du manoir en 1571, regroupe une partie importante de la seigneurie.
Henri IV Roi de France ayant séjourné au manoir en 1591.
Bonaventure Le Franc Descendant de Jean Le Franc, fait ajouter des lucarnes au début du XVIIe siècle.
Robert du Mesnil du Buisson Comte ayant sauvé le manoir de la ruine en 1957.

Origine et histoire du Manoir d'Argentelles

Le manoir d'Argentelles se dresse sur une motte féodale à environ un kilomètre au sud‑est du bourg de Villebadin, dans la commune nouvelle de Gouffern en Auge, en plein pays d'Auge (Orne). Il s'agit d'une demeure des XVe–XVIe siècles, entièrement protégée au titre des monuments historiques. À l'origine, Argentelles constituait un poste avancé de défense du château et de la ville d'Exmes : une tour ou une palissade circulaire occupait la motte entourée de fossés, vestige dont la motte subsiste encore et où s'élève aujourd'hui un colombier. L'édifice a été édifié au XVe siècle, mentionné en 1410 comme construit par Guillot d'Ouilly, et il reste remarquable par le fait d'avoir été conçu et exécuté d'une seule traite. Pendant l'occupation anglaise (1417–1449) le manoir passa entre les mains d'officiers anglais et fut repris en 1449 par Richard d'Escalles ; un aveu de 1455 signale alors le manoir seigneurial, maisons et dépendances. La seigneurie connut plusieurs transmissions : après les Descalles, des héritières vendent puis partagent la propriété au XVIe siècle, aboutissant en 1571 à la possession de Jean Le Franc, qui regroupe une partie importante de la seigneurie. Henri IV y fit un séjour en 1591. Un descendant, Bonaventure Le Franc, fit ajouter au début du XVIIe siècle deux grandes lucarnes de pierre sculptées portant la date 1632, qui atténuèrent le caractère défensif de l'ensemble. Au XVIIIe siècle le domaine passa au comte de Flers, resté dans la famille jusqu'à la fin du XIXe siècle, puis le manoir connut une longue période de dégradation. Sauvé de la ruine en 1957 par le comte Robert du Mesnil du Buisson, il fit l'objet d'une restauration de quatre ans couronnée par le prix « Chefs‑d'œuvre en péril ». Le logis rectangulaire, en pierre, conserve un fort caractère défensif : quatre tourelles d'angle pourvues de meurtrières, des entrées protégées par des bretèches à mâchicoulis, des fenêtres du rez‑de‑chaussée munies de grilles en fer forgé, ainsi qu'une tour polygonale abritant l'escalier desservant les étages. La tour est surmontée d'une chambre de guet en encorbellement, construite en pan de bois. Dans le parc, le colombier cylindrique du XVIIe siècle, conservant tous ses boulins, s'élève vraisemblablement sur l'ancienne motte castrale. Le château (sauf parties classées) a été inscrit aux monuments historiques par arrêté du 2 novembre 1926 et ses façades et toitures ont été classées par arrêté du 20 octobre 1966.

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