Période
XVIIe siècle
Patrimoine classé
L’enceinte délimitée par les douves, les façades et toitures du logis, ainsi que l’escalier, la salle et le salon du rez-de-chaussée, les douves, le pont et le portail d’entrée, les façades et toitures des ailes est et sud des dépendances en pan de bois, du manoir de Boissey, tels que délimités esur le plan annexé à l’arre^té, situé route du Livarot, sur les parcelles n° 16, 484, 485, 538, 582, au lieu-dit Le Manoir Boissey, figurant au cadastre section 081 B : inscription par arrêté du 11 mars 2021
Origine et histoire
Le manoir de Boissey se situe dans le pays d'Auge, sur la commune de Boissey (Calvados, Normandie). Ses origines sont mal connues : la terre est mentionnée dès le XIe siècle, et la première attestation de la famille de Boissey date du début du XIIIe siècle, en 1211 lorsque Raoul de Boissey reçoit de Philippe-Auguste la terre de Queron. Le fief passa par alliance aux familles de Tilly puis de Murdrac ; Robert de Boissey épousa Alia de Bouttemont, leur héritière Isabelle prit pour époux Raoul de Tilly, et en 1332 Jeanne de Tilly transmit le fief à Roger de Murdrac. Un aveu de 1672 précise que le fief s'étendait alors sur les paroisses de Boissey, Hiéville, Saint-Pierre-sur-Dives, La Trinité-du-Mesnil-Oury, Vieux-Pont et Sainte-Marguerite-de-Viette, comprenant environ 850 acres fieffées et 50 acres non fieffées. Il s'agissait d'un fief de chevalier dont les seigneurs jouissaient de droits de basse-justice, d'un colombier, d'un moulin et d'une motte ; au XVIIe siècle la motte correspondait au droit de disposer d'un logis ceint de douves associé à des droits de justice. Le manoir est établi sur une motte castrale formant une cour quasi circulaire d'environ 60 mètres de diamètre, entourée de douves en eau larges d'environ 8 mètres et alimentées par la fontaine Saint-Julien. Le site, ceint de fossés dessinant un quadrilatère irrégulier, a peu évolué malgré la construction de deux bâtiments agricoles et la division de la propriété en deux. L'ensemble comprend un corps de logis principal, un corps secondaire aujourd'hui partiellement ruiné et des dépendances agricoles organisées autour d'une cour. Le logis principal conserve un noyau ancien, daté de la seconde moitié du XVe siècle, avec cheminées adossées et escalier en vis dans-œuvre ; il a été agrandi et transformé à la fin du XVIIe ou au début du XVIIIe siècle, tandis que les dépendances furent reconstruites pour former un ensemble homogène en pans de bois. Seule l'étable située à l'angle sud-est appartient à une période antérieure. L'occupation agricole perdura jusqu'au début du XXe siècle, comme l'attestent des installations conservées sur le site. Architecturément, le logis repose sur des bases d'époque Renaissance : la façade nord présente des colombages entièrement verticaux, tandis que la façade sud mêle colombages verticaux, écharpes triples et croisillons. Aujourd'hui le corps de logis s'ouvre sur une cour autrefois divisée et agrémentée d'un jardin à la française avec topiaires ; autour s'organise un remarquable ensemble de communs en colombages sur soubassements de pierre, caractéristique du pays d'Auge. Au XIXe siècle, Arcisse de Caumont décrivit la demeure comme un logis à pans de bois appuyé sur un mur de pierre calcaire de style Renaissance, entouré de douves alimentées par la fontaine Saint-Julien, doté d'une aile en retour et d'épis de faîtage en terre cuite vernissée contrastant avec les solides souches de cheminée. On relève par ailleurs parmi les éléments remarquables une imposante cheminée du XVIe siècle, la façade sur cour intérieure, l'ancien lavoir sur les douves est et un épi de faîtage en terre cuite vernissée.