Origine et histoire
Le manoir de Cailletot, également orthographié Caltot ou Calletot, se dresse sur la commune de Bolbec, en limite avec Beuzevillette, à gauche de la route D 6015, dans le département de la Seine-Maritime en Normandie. F. de Kaletot est attesté dans la seconde moitié du XIIe siècle et, en 1403, Jehan d'Esmalleville tient de la baronnie de la Ferté-Fresnel un quart de fief dit Calletot ; la famille d'Esmalleville conserve le fief jusqu'à la Révolution. Avec les fiefs de Durécu et de La Rivière, il forme un domaine qui appartient, à la Révolution, au marquis de Cairon, puis est vendu en 1817 à Pierre-Jacques Pouchet, manufacturier à Bolbec. Le manoir a été bâti au XVe siècle par la famille d'Esmalleville, dont plusieurs membres furent gouverneurs de Caudebec ; en 1486, Jean d'Esmalleville, seigneur de Calletot, épouse Marie Marguerie. Le premier logis porte les armes de Guillaume d'Esmalleville, seigneur de Calletot de 1470 à 1480 ; il possédait une galerie aujourd'hui murée et la cheminée de la cuisine porte la date 1671. Le second logis, prolongé par une étable et une grange, ainsi que le colombier, ont été construits au milieu du XVIe siècle ; la haute porterie, restée inachevée, a été élevée dans la première moitié du même siècle. Le portail nord et une étable en pan de bois datent du XVIIe siècle. Les étables construites en assises alternées de silex et de brique et l'abri à manège appartiennent au milieu du XIXe siècle. Les potagers et les mares figurant sur le cadastre de 1822 ont disparu. Le logis a été gravement endommagé par un incendie en 1987 et a fait l'objet de travaux de restauration depuis lors. Le manoir s'élève sur un rez-de-chaussée en pierre blanche avec un étage en colombage, est flanqué d'une petite tour ronde et porte les armes de la famille d'Esmalleville. La porterie se compose d'un corps de bâtiment étroit flanqué de deux hautes tourelles cylindriques, utilisant la brique, la pierre blanche, le grès et le silex. Au titre des monuments historiques, le manoir est classé par arrêté du 28 mai 1931, et le domaine contigu—la porterie, le pigeonnier ainsi que les façades et toitures de la maison d'habitation à pans de bois—est inscrit par arrêté du 27 janvier 1962.