Origine et histoire
Le manoir de Cléronde, construit au XVIIe siècle et restauré à la fin du XIXe siècle, se dresse dans le Bessin sur la commune de Blay (Calvados, Normandie). Il est inscrit au titre des monuments historiques. Le manoir se situe près de la limite de Mosles, au cœur d'herbages, à l'orée du bois de Gruchy, au pied de l'étang de Cléronde, à 2,8 kilomètres au nord de l'église Saint-Pierre de Blay. Renée de Fromont, sieur de Cléronde, qui fit édifier la demeure, occupa une charge importante. La famille Fromont, dont plusieurs membres furent juristes au Parlement de Rouen, possédait les terres de Cléronde depuis le milieu du XVe siècle. En 1792, Philippe de Fromont vendit le domaine avant d'émigrer. Le domaine passa ensuite entre plusieurs propriétaires, dont le baron Maurice Gérard, grand mécène et petit-neveu du peintre François Gérard, qui le restaura à la fin du XIXe siècle. Lors de la bataille de Normandie en 1944, le manoir subit de lourds dommages : une grande bataille eut lieu le 8 juin 1944 dans le bois de Gruchy voisin et la cheminée ouest de l'aile nord fut détruite par un obus. Construite dans le style Louis XIII dès 1639, l'habitation se compose d'un corps central de deux niveaux flanqué de deux pavillons d'importance inégale ; le pavillon sud présente la même architecture et la même hauteur que le corps principal, tandis que le pavillon-tourelle nord, plus large et plus élevé, porte la date de 1639 et abrite un escalier monumental. La porte de ce pavillon-tourelle est ornée d'armoiries sculptées sur son fronton ; les autres ouvertures sont encadrées de piédroits moulurés et surmontées de frontons triangulaires sculptés. Une petite échauguette en encorbellement marque l'angle sud. Le toit en ardoise repose sur une corniche à modillons, est percé de plusieurs lucarnes et coiffé de nombreuses grandes cheminées ; les épis de faîtage en céramique sont hérissés de fers de lance. À l'intérieur, une grande cheminée peinte, monogrammée « CF et DR », attire l'attention ; son manteau représente une femme parée devant un magistrat qui la repousse, accompagné de l'inscription « Vade retro ». Les bâtiments qui bordent la cour intérieure rassemblaient autrefois les communs nécessaires à l'exploitation agricole ; subsistent notamment le haras et, sur le bâtiment le plus ancien, un colombier de comble dont les trous de boulins forment une frise. Sur le toit d'une tourelle se distingue la silhouette d'un personnage en armure et culotte bouffante, surnommé « M. de Cléronde ». Le manoir est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 15 janvier 1929.
