Origine et histoire du Manoir de Correc
Le manoir de Correc, situé à Saint-Gelven (Côtes-d'Armor, Bretagne), présente un corps de logis rectangulaire, des communs et un mur d'enclos percé d'un double porche, flanqué de deux tours circulaires. L'ensemble, réalisé principalement en appareil de schiste avec encadrements de granite sur certaines portes et fenêtres, correspond à un édifice commencé au début du troisième quart du XVIe siècle et remanié en grande partie au XVIIe siècle. Le corps de logis se terminait à l'ouest par un donjon de trois étages aujourd'hui rasé. Les inscriptions relevées sur le bâti portent les dates 1662, 1677 et vers 1780.
Selon la tradition et les sources locales, un cadet de la famille de Rohan aurait édifié, vers 1450, le manoir de Correc ainsi que des dépendances agricoles, étangs et moulins. Le fief de Correc comprenait autrefois maisons, chaussées, vergers, moulins à vent, prés, terres, rentes, dîmes et autres tenues ; il fut considéré comme l'un des plus importants de la chastellenie de Corlay, possédant cour et juridiction de haute justice et rendant la justice dans plusieurs communes environnantes. La seigneurie relevait du prince de Guémené et pourrait avoir constitué une juveigneurie de la maison de Rohan.
Après être passé aux mains d'un capitaine espagnol, Diégo Suasse, à la fin du XVe siècle, le manoir rejoignit les biens de la famille des Cognets lorsque Marie-Renée de Suasse épousa Jean des Cognets en 1634. Toussaint des Cognets entreprit d'importants travaux vers 1667. Sans successeur désigné dans la lignée, la propriété échoit vers 1760 à un capitaine de la Maine-infanterie, chef de Chouans à la Révolution. Le manoir fut vendu en 1883 à la famille Mottin de la Balme et converti en ferme, activité qui se poursuivit jusque 1972.
Acquis en 1991 par de nouveaux propriétaires, le manoir fait l'objet d'une restauration engagée depuis 2015. Le site est partiellement inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 18 décembre 1980 ; sont notamment protégés les façades et toitures du corps de logis principal et des communs, leurs tours d'angle, ainsi que le mur de clôture avec son porche.
