Manoir de Dur-Écu à Urville dans la Manche

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de Dur-Écu

  • Manoir de Dur-Écu
  • 50700 La Hague
Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
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Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
Manoir de Dur-Écu
Crédit photo : pierrestz{@}gmail.com - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du manoir et du pigeonnier (cad. E 165) : inscription par arrêté du 30 décembre 1982

Origine et histoire du Manoir de Dur-Écu

Le manoir de Dur-Écu est une ancienne demeure fortifiée, d’origine médiévale et largement reconstruite au XVIe siècle, située sur le territoire de l’ancienne commune d’Urville‑Nacqueville, aujourd’hui intégrée à la commune nouvelle de La Hague (Manche). Perché au pied d’une colline boisée dominant la mer, il se trouve le long de la route côtière de la Hague, à 1,5 kilomètre à l’ouest du bourg, sur l’ancienne route royale menant de Cherbourg à la Hague que le manoir contribuait à contrôler dès le Moyen Âge. Le fief de Dur-Écu relevait du fief de Durescu à Gatteville, lui-même dépendant de la baronnie d’Olonde. Le manoir a été reconstruit au XVIe siècle sur des bases plus anciennes et a subi d’importants dommages lors des bombardements de 1944 qui provoquèrent un incendie après l’attaque d’une station d’écoute allemande voisine. Restauré après la guerre par Marie‑Hélène René‑Bazin puis par son fils Jean René‑Bazin, les travaux, inspirés en partie du donjon de Vauville, durèrent cinquante ans ; Jean René‑Bazin fit notamment dessiner une tour plus large que l’ancienne, et la propriété appartient encore aujourd’hui à la famille René‑Bazin. Parmi les seigneurs et propriétaires successifs figurent Jean Heuzé, Thomas Lesdos, Louis II de Grimouville, la famille Lesdos, Jean‑Hervé Mangon, Pierre Lesourd, les Folliot d’Urville et Jean‑Louis Le Moigne, qui au début du XIXe siècle fit construire plusieurs moulins sur le ruisseau traversant le domaine et un moulin à vent sur la colline. Le manoir a également été abandonné au XVIIIe siècle puis restauré au XIXe siècle. Le nom Dur‑Écu serait issu d’une légende liée à la saga de Guillaume le Conquérant et du bouclier d’un certain Robert le Fort ; ce vocable, transformé en Fortescu, a été donné à divers fiefs du Cotentin ayant vocation à protéger la région. L’ensemble présente des éléments défensifs visibles : meurtrières, une guérite ronde adossée à un bastion et une tour couronnée de mâchicoulis reposant sur des consoles. La haute tour du donjon, flanquée d’une mince tourelle d’escalier coiffée d’un toit en poivrière, domine le dernier étage et conserve une rangée complète de mâchicoulis ; elle semble dater du XVIe siècle et avoir été repercée de longues fenêtres au début du XVIIe siècle. Le logis, assez étroit, s’insère entre deux tours d’angle rondes couvertes en poivrière ; il présente un rez‑de‑chaussée surélevé percé de fenêtres à meneaux et un seul étage, et affiche un caractère défensif qui renvoie aux guerres de Religion ou à la crainte d’un retour des Anglais. À l’intérieur, la grande salle conserve une cheminée monumentale dont l’entablement, réemployant deux colonnes romaines, portait autrefois des armoiries bûchées à la Révolution. Le domaine avait une vocation agricole : il comportait trois moulins, des bâtiments pour le bétail, une charreterie, un grand potager et un pigeonnier de grande capacité, signalé comme comportant plus de mille à environ deux mille boulins et décoré de fines lucarnes, probablement de la fin du XVIe siècle. Des vestiges d’occupation très ancienne ont été mis au jour au début du XIXe siècle, notamment une meule romaine et des briques d’un foyer, suggérant une présence dès l’époque romaine. Les façades et toitures du manoir et du pigeonnier sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 30 décembre 1982, et le site est classé par arrêté du 19 janvier 1965. Le domaine est ouvert à la visite de juillet à septembre et lors des Journées du patrimoine, et les anciens moulins ont été aménagés en gîtes.

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