Manoir de Glatigny à Tourgéville dans le Calvados

Manoir de Glatigny

  • 14800 Tourgéville
Propriété privée

Période

XVIe siècle, 1ère moitié XVIIe siècle

Patrimoine classé

Manoir : classement par arrêté du 21 janvier 1929 ; Façades et toitures de l'étable, de la bergerie, du fruitier et du pressoir ; mécanisme du pressoir (cad. B 95) : inscription par arrêté du 16 décembre 1974

Origine et histoire

Le manoir de Glatigny se situe sur la commune de Tourgéville, dans l'est du Calvados, au cœur du pays d'Auge ; il occupe la partie méridionale de la commune, à quelques centaines de mètres au nord‑est du manoir de la Pipardière et au sud‑ouest du golf de l'Amirauté. L'ensemble se compose d'éléments des XVIe et XVIIe siècles : le manoir à pans de bois est de la première période, complété au XVIIe siècle par des pavillons et ailes en pierre et briques. Selon les sources, Jean Faulcon fit bâtir le manoir en colombages ; sa fille Suzanne, dame de Glatigny, et son époux Gilles de Giverville furent, en 1619, les auteurs des gros pavillons en pierre et brique encadrant une petite cour intérieure à l'arrière du manoir primitif. Un pressoir, construit à la même époque que le manoir, fait également partie des dépendances.

Le bâtiment forme un plan en U qui réunit deux architectures distinctes : la maison du XVIe siècle en pan de bois et un château de plaisance du milieu du XVIIe siècle, de style Louis XIII, en pierres calcaires et briques. Le manoir, orienté au sud, présente au premier étage un léger encorbellement porté par des sommiers de forte section ; ses colombages sont richement sculptés dans un style Renaissance, avec des motifs tels que animaux marins, vase fleuri et feuilles d'acanthe. Les portes jumelées sont surmontées de trois sculptures figurant une sirène au‑dessus d'une ancre, encadrée par Adam et Ève ; les fenêtres sont à meneaux et, au rez‑de‑chaussée, protégées par des grilles en fer forgé. Trois lucarnes percent l'élévation de la façade et la toiture est en ardoises.

Au XVIIe siècle, la partie en pan de bois fut prolongée vers le nord par deux ailes en retour qui encadrent la cour intérieure ; ces ailes mêlent chaînages et harpes en pierre calcaire à de larges panneaux de briques Saint‑Jean, décorés de briques noires vernissées formant des losanges. Un couloir situé à l'arrière du manoir primitif met en communication les deux ailes, et une tour carrée abrite l'escalier.

Le parc qui entoure le manoir est planté de nombreuses variétés florales et de buissons d'hortensias blancs. Parmi les dépendances, le bâtiment du pressoir, couvert en chaume, est en pan de bois hourdé de torchis sur une assise en pierre ; il renferme un tour à pommes à traction animale et une presse à longue étreinte. Une autre dépendance se distingue par une façade en damier de pierre calcaire et de silex.

Le manoir a été classé au titre des monuments historiques par arrêté du 21 janvier 1929 ; les façades et les toitures de l'étable, de la bergerie, du fruitier et du pressoir, ainsi que le mécanisme du pressoir, ont été inscrits par arrêté du 16 décembre 1974.

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