Manoir de Kerazan à Loctudy dans le Finistère

Patrimoine classé Demeure seigneuriale Manoir

Manoir de Kerazan

  • Route du Suler 
  • 29750 Loctudy
Manoir de Kerazan
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Propriété d'un établissement public de l'Etat

Période

limite XVIe siècle XVIIe siècle, 2e moitié XVIIIe siècle

Patrimoine classé

Façades et toitures du corps de logis et de l'aile en retour est, à l'exclusion des communs du début du XXe siècle attenants au pignon ouest ; cinq pièces du rez-de-chaussée : salle à manger, grand salon, salle de billard, fumoir, bibliothèque ; parc et ses murs de clôture, y compris les éléments du système hydraulique du XVIIIe siècle (citerne, vivier, canal) et les douves (cad. A 343, 338, 353, 346, 668, 670, 672) : inscription par arrêté du 24 août 2000

Origine et histoire du Manoir de Kerazan

Le château de Kerazan, situé à quelques kilomètres au nord de Loctudy et au sud de Pont-l'Abbé dans le Finistère, a été reconstruit dans les années 1760 sur les fondations d'une demeure de la fin du XVIe‑début du XVIIe siècle. Le corps de logis principal présente une façade sur cour de style classique et les salons du rez‑de‑chaussée conservent des lambris des XVIIIe et XIXe siècles. Il a été agrandi en 1912‑1913 par l'adjonction d'un pavillon rectangulaire auquel fut accolé, sur la façade nord, une tour d'escalier ronde coiffée en poivrière, et des communs furent édifiés à l'ouest. Le domaine est inscrit au titre des monuments historiques depuis le 24 août 2000 : sont protégés les façades et toitures du corps de logis et de l'aile est, cinq pièces du rez‑de‑chaussée (salle à manger, grand salon, salle de billard, fumoir et bibliothèque) ainsi que le parc avec ses murs de clôture, la citerne, le vivier, le canal du XVIIIe siècle et les douves.
Les archives révèlent une occupation antérieure au XVe siècle. Un château y fut élevé à la fin du XVIe siècle par la famille de Kerfloux, puis passa à la famille Drouallen, dont un membre participa comme officier à la prise de Rio de Janeiro sous le commandement de Duguay‑Trouin. Au XVIIIe siècle, les comtes de Rosmorduc, issus de la maison Le Gentil, transformèrent le manoir en ajoutant un étage au corps principal, en agrandissant les fenêtres, en réparant la toiture et en créant un parc à l'anglaise. Saisi en 1793 par le tribunal révolutionnaire de Quimper, le château fut ensuite revendu ; son propriétaire était alors le comte Louis de Rosmorduc, général de l'Armée catholique et royale et chef chouan dans la région de Vitré. Le manoir fut ensuite occupé successivement par Louis Derrien, par Édouard Le Normant des Varannes, architecte et neveu du précédent, puis par Alour Arnoult, qui en 1847 procéda à d'importantes rénovations intérieures. Un descendant, Georges Arnoult, habita aussi le manoir et fut député du Finistère ; sa fille Noémie, en épousant Joseph Astor, transféra la propriété à la famille Astor.
Joseph Astor (1824‑1901), maire de Quimper, réunit à Kerazan une riche collection de peintures, que son fils Joseph‑Georges Astor enrichit encore ; ce dernier fut sénateur‑maire de Quimper et créateur du musée des Beaux‑Arts de la ville. Les Astor rassemblèrent également une importante collection de faïences de Quimper, dont un violoncelle de faïence d'1,20 m peint par Alfred Beau. Joseph‑Georges Astor, qui ne se maria pas et n'eut pas de descendance, légua le manoir et ses collections à l'Institut de France en prévoyant la création d'une fondation à son nom et d'une école de broderie destinée à procurer un emploi aux jeunes filles du pays ; le manoir ouvrit au public dès 1932 et l'école fonctionna jusqu'en 1966, formant des dizaines de jeunes filles dont beaucoup travaillèrent ensuite pour la maison Le Minor.
Le bâtiment comprend un corps principal à étage et une aile plus ancienne, vestige du château du XVIe siècle ; le parc, à l'anglaise, comporte aussi un potager aménagé façon médiévale et des douves sèches. L'intérieur présente plusieurs salles richement décorées, ornées de fresques murales et de tableaux de diverses écoles : la salle de billard est décorée d'œuvres d'Auguste Goy, le grand salon abrite deux tableaux de Maurice Denis (Daphnis et Chloé et Le Pardon de Notre‑Dame‑de‑la‑Clarté), et les fresques de la salle à manger, exécutées par Théophile Deyrolles et Henriette Daux, représentent des scènes de chasse et de pêche autour de la porte d'accès. La dernière salle est consacrée à la collection de faïences de Quimper et présente notamment le violoncelle d'Alfred Beau ; le manoir possède la plus importante collection d'œuvres de cet artiste. Le film publicitaire de la société Tipiak, réalisé par Jean Becker en 1993 et mettant en scène cinq Bigoudènes, a été tourné au manoir de Kerazan.

Liens externes